Le Collectif monoparental est face à un mur. Il n’obtient pas de rendez-vous auprès du ministre des Finances pour défendre sa cause : une égalité de traitement fiscal. Il y a pourtant urgence.
Les familles monoparentales ne comprennent pas. Pourquoi le gouvernement reste-t-il sourd à leurs appels sans cesse réitérés? Elles demandent une égalité de traitement fiscal et d’être considérées comme n’importe quelle autre famille de la classe d’impôt 2.
Le Statec a rappelé en mai dernier qu’il y avait urgence à agir «au vu de la situation insoutenable des familles monoparentales dont 58,7 % ont des difficultés à joindre les deux bouts sur le plan financier, tandis que 38 % font face au risque de pauvreté».
La Chambre des salariés juge tout aussi nécessaire de faire bénéficier ces foyers de la classe 2 ou d’imaginer une classe d’impôts «moins progressive». En 2018, le Conseil économique et social tirait la sonnette d’alarme, soulignant que le Luxembourg affichait même «l’une des pires performances de la zone euro» concernant la situation des familles monoparentales.
Il estimait que le temps était venu «de rétablir une plus grande équité sociale en termes de revenus et de mieux protéger la population contre la pauvreté, notamment en ce qui concerne les chômeurs, les ménages monoparentaux ou encore les locataires».
La Caritas jugeait impérieux, l’année dernière, «d’augmenter immédiatement l’allègement fiscal pour les ménages monoparentaux». Même la Chambre des fonctionnaires et employés publics n’obtient aucune réponse du gouvernement «à la question du traitement fiscal injuste des familles monoparentales et des veuves/veufs placés dans la classe d’impôt 1a, qui subissent de plein fouet les incohérences du barème d’imposition sur le revenu».
Tous ces avis n’ont pas suffi à déclencher une réaction du gouvernement, aucun signe dans le budget de l’État. Le Collectif monoparental ne décolère pas, se sent terriblement seul et oublié au milieu de cette crise sanitaire qui la touche aussi de plein fouet.
«Aujourd’hui, au Luxembourg, les enfants vivant dans des familles monoparentales sont discriminés par un système fiscal basé sur l’état civil de leurs parents.
Ces enfants sont désavantagés d’une manière injuste, parce que le seul parent qui les élève paie, à lui ou à elle seul(e), plus d’impôts que les couples mariés ou pacsés, à revenu égal, et même sans enfants», écrit le collectif dans la pétition 2107. Il reste encore quelques jours jusqu’à la clôture des signatures le 30 décembre pour atteindre les 4 500 nécessaires à la tenue d’un débat public. Il en manque encore près de 2 000.
La pétition ne prend pas
«Le gouvernement ne cesse de se cacher derrière une réforme annoncée (repoussée en permanence) tandis que les inégalités fiscales subsistent», constate amèrement l’auteur de la pétition, Jean Heuschling, du Collectif monoparental, dans un courrier adressé aux rédactions.
Selon lui, le gouvernement, qui parade en annonçant une augmentation de 800 millions de recettes fiscales des personnes physiques pour 2022, aurait pu faire un geste fort en faveur des plus fragiles qu’il prétend vouloir protéger.
«Des adaptations de la loi fiscale seraient facilement réalisables et financièrement faisables et acceptables, même sans réforme globale», estime Jean Heuschling. Le pétitionnaire regrette que deux motions en ce sens aient été refusées par les députés fidèles au gouvernement.
«Aussi bien le gouvernement que les députés qui ont voté contre un allègement fiscal apprécient l’inégalité et l’oppression fiscale des familles monoparentales», constate-t-il sans nuance.
La pétition risque à nouveau d’échouer et il s’interroge : «Désinformation, manque d’intérêt, manque d’information, peur?», questionne-t-il en recherchant les causes d’un tel désintérêt. Peut-être aussi que ces mères ou ces pères qui élèvent seuls leurs enfants sont déjà débordés et n’ont pas la tête à signer des pétitions dont ils ignorent sans doute jusqu’à l’existence.
Les familles monoparentales représentent 8,5 % de la totalité des ménages soumis à l’impôt. Elles se disent lasses «d’entendre toujours les fausses allégations» selon lesquelles elles auraient déjà été beaucoup déchargées lors de la réforme fiscale de 2017, alors que «la réalité est bouleversante, voire catastrophique».
Geneviève Montaigu
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Les mono ! Parentaux oublient que les parents sont 2. Ils ont fait le gosse à 2. Pas mono. Qu’ils l’éduquent aussi à 2 !!!
commentaire pathétique d’égoïsme terrible.
Il me semble que vous oubliiez les veuves et veufs!
Etes-vous ignorant qu’il y a beaucoup de monoparentaux au père inconnu?
Savez-vous que beaucoup de pères et mères se foutent de l’éducation de leurs enfants, quand ils n’ont pas eu la garde (dictée par les tribunaux)!
Savez-vous que même s’ils se partagent l’éducation et les frais, ils sont fiscalement désavantagés!
Monoparental choquée. Lamentable commentaire de quelqu’un qui n’y comprend rien et se permet de juger!!