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Les constructeurs automobiles parient sur l’électrique


Le monoplace Faraday Future FFZERO1 présenté au salon CES de Las Vegas, au Nevada, le 6 janvier 2016. (Photo : AFP)

De Ford et General Motors à Volkswagen, en passant par le nouveau venu Faraday Future, les groupes automobiles misent de plus en plus sur des voitures électriques, avec l’espoir d’en faire davantage qu’un marché de niche.

Les constructeurs ont apporté cette année plusieurs modèles électriques au salon d’électronique grand public CES de Las Vegas, allant du très réaliste véhicule prêt à entrer en production aux prototypes futuristes les plus fous.

Le plus extrême est probablement le monoplace aux allures de batmobile de Faraday Future, un tout nouveau fabricant de voitures électriques basé en Californie et financé par des Chinois. Ce véhicule baptisé FFZERO1, premier concept présenté par l’entreprise, ne verra probablement jamais le jour, mais il a été conçu sur la plateforme que Faraday dit vouloir utiliser pour fabriquer ses premières voitures d’ici deux ans.

Le groupe allemand Volkswagen présente également deux prototypes électriques au salon, dont le BUDD-e, un monospace «social» et hyper-connecté censé préfigurer les transports de demain, et inspiré du mythique minibus Combi, utilitaire fétiche des hippies. D’après Herbert Diess, responsable depuis quelques mois de la marque VW, ce prototype pourrait devenir «une réalité d’ici la fin de la décennie».

«Son intérieur n’est peut-être pas crédible, mais quand on regarde l’extérieur, on peut l’imaginer comme véhicule de production», indique à l’AFP Ron Montoya, un analyste du cabinet Edmunds.com, spécialisé dans le secteur automobile. «Ce serait non seulement un véhicule très stylé, avec lequel beaucoup de gens auraient une connexion émotionnelle, mais aussi potentiellement l’un des premiers minivans électriques», à un prix probablement abordable vu la philosophie de la marque VW.

Plus accessible

Rendre le véhicule électrique plus accessible afin d’en faire un vrai marché de masse, c’est aussi l’objectif de la Chevrolet Bolt EV, qui entre en production cette année et dont GM a dévoilé la version définitive au CES.

Avec une autonomie de 320 kilomètres par charge de batterie, et un coût annoncé d’environ 30.000 dollars une fois déduites les aides gouvernementales, la Bolt EV s’adresse à «n’importe qui voulant épargner du temps, de l’argent et l’environnement», a affirmé la PDG de GM, Mary Barra.

L’autre grand constructeur américain Ford a pour sa part réitéré au CES son intention d’investir 4,5 milliards de dollars sur cinq ans dans le développement des véhicules électriques, avec l’objectif d’avoir 13 nouveaux modèles tout électriques ou hybrides d’ici 2020.

De manière générale, la plupart des grands de l’automobile s’y mettent. Même le constructeur de voitures de sport Porsche, qui a annoncé en fin d’année dernière vouloir commercialiser d’ici «la fin de la décennie» un bolide 100% électrique, le Mission E.

Si l’offre est en hausse, encore faut-il que les acheteurs soient au rendez-vous. Un pays comme la Norvège fait figure de précurseur (une voiture sur cinq immatriculée dans ce pays l’an dernier était électrique), mais la demande à l’échelle mondiale reste timide: selon le dernier bilan de l’Agence internationale de l’énergie, seulement 0,08% du parc de voitures utilisées sur la planète fin 2014 était électrique.

Voiture citadine

«Les véhicules électriques joueront un grand rôle dans l’avenir de l’automobile. Ça ne fait aucun doute», assure pourtant Akshay Anand, un analyste de la société spécialiste du secteur Kelley Blue Book. «La Bolt est un grand pas en avant, simplement à cause de son prix et de son autonomie», estime-t-il.

«Peut-être que ça va encourager des gens à tenter leur chance, et peut-être qu’on n’aura pas besoin de recharger (la voiture) toutes les nuits si on fait des courts trajets», renchérit Ron Montoya.

Il reconnaît toutefois qu’un des problèmes qui freinent la voiture électrique est bien justement qu’elle n’est pas adaptée aux grands trajets, et «reste une voiture pour la ville». Là où la formule sera la mieux adaptée, c’est le jour où les voitures seront sans chauffeur et pourront aller se recharger toutes seules.

En attendant, un spécialiste des voitures électriques de luxe comme Tesla a-t-il du souci à se faire face à l’intensification de la concurrence? Pas forcément, juge Ron Montoya: «Ils veulent que davantage de monde investisse dans les véhicules électriques. Ils ont une usine de batteries» et auront ainsi des débouchés, et une fois que plus de gens auront acheté des modèles moins chers, «ils pourraient considérer Tesla comme un moyen de monter en gamme», avance-t-il.

AFP/M.R.

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