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France : l’encours de la dette verte a quasi triplé depuis janvier 2017


En un peu plus de deux ans, la dette verte française a atteint les 19 milliards d'euros, soit le montant le plus important au monde en la matière. (Photo illustration LQ)

Deux ans et demi après son émission inaugurale, l’encours total de la dette verte française a quasi triplé pour atteindre 19 milliards d’euros, soit le montant le plus important au monde pour ce type d’obligation, selon un rapport de l’Agence France Trésor (AFT) publié vendredi.

La France a été, le 24 janvier 2017, le premier pays à émettre un emprunt vert pour une taille de référence puisque 7 milliards d’euros ont alors été levés, sur 22 ans. Les obligations vertes (ou « green bonds ») sont des titres de dette dont le montant doit financer des investissements en faveur de la transition énergétique et écologique.

Depuis début 2017, la demande ne s’est pas démentie, l’OAT (Obligation assimilable du trésor) verte française ayant été réabondée à plusieurs reprises, à des taux décroissants depuis avril 2018, pour atteindre un encours total de 19 milliards d’euros début mai 2019, « ce qui en fait l’obligation verte la plus volumineuse au monde », écrit l’AFT.

5 milliards sur la seule année 2018

Sur la seule année 2018, les fonds levés ont atteint 5,096 milliards d’euros, « alloués à des dépenses réalisées d’une part en 2017, à hauteur de 271,8 millions, et d’autre part en 2018, pour le reste, soit 4,824 milliards », note le rapport. Enfin, deux nouvelles adjudications, pour un montant cumulé de 4,2 milliards d’euros, ont eu lieu au cours des premiers mois de 2019, au terme desquelles « le montant de dépenses éligibles restant disponible pour de nouvelles émissions de l’OAT verte en 2019 s’élève à 3,8 milliards d’euros », relève l’AFT.

Fin janvier, cette dernière avait indiqué avoir identifié 8 milliards d’euros de dépenses éligibles adossées à l’obligation souveraine verte française pour l’année 2019, la même enveloppe qu’en 2018. Les fonds levés ciblent des dépenses du budget de l’État et du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) dans quatre domaines : la lutte contre le réchauffement climatique (ou son atténuation), l’adaptation au changement climatique, la protection de la biodiversité et la lutte contre la pollution.

« Sur les 5,1 milliards d’euros d’OAT verte émis l’an dernier, 59% ont été alloués à des projets visant à atténuer le changement climatique », soit 3 milliards d’euros, précise le directeur général de l’AFT, Anthony Requin, cité dans le rapport. Vingt-et-un pour cent ont été consacrés à l’adaptation au changement climatique (1,1 milliard d’euros), 13% à la préservation de la biodiversité (668 millions) tandis que « 7% ont permis de soutenir les efforts de réduction de la pollution de l’eau, de l’air et du sol français », soit 338 millions d’euros, ajoute-t-il.

Pour répondre à ces objectifs, les programmes financés relèvent de six grands secteurs: le bâtiment, l’énergie, le transport, les ressources vivantes (protection de la biodiversité), la pollution et l’adaptation au changement climatique. Trois d’entre eux, le bâtiment, les ressources vivantes et l’adaptation, représentaient « plus des deux tiers » des dépenses allouées en 2018. Un rapport annuel sur les impacts environnementaux de ces dépenses vertes sera publié par l’AFT d’ici la fin 2019.

LQ/AFP

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