Le gouvernement portugais a menacé mardi de nationaliser la compagnie aérienne TAP si ses actionnaires privés continuaient à refuser les conditions d’un prêt public pouvant atteindre 1,2 milliard d’euros pour renflouer l’entreprise.
« Nous sommes prêts à intervenir et à sauver l’entreprise. Nous ferons une intervention plus ferme si l’actionnaire privé continue de ne pas accepter les conditions de l’État », a déclaré le ministre des Infrastructures, Pedro Nuno Santos, devant une commission parlementaire. La Commission européenne avait autorisé le 10 juin dernier l’État portugais à sauver la TAP, dont il détient 50% du capital, grâce à un prêt assorti d’un plan de restructuration et d’une augmentation du pouvoir de contrôle de la part de l’actionnaire public. « La proposition de l’État a été rejetée par le conseil d’administration », a annoncé Pedro Nuno Santos, sans expliquer sur quoi achoppaient les négociations.
« Ce serait un désastre économique de la perdre »
Le principal actionnaire privé, l’homme d’affaires américain David Neeleman, avait assuré la veille dans un communiqué qu’il était prêt à accepter « les mesures de contrôle de l’utilisation de ce prêt ». Le ministre a ajouté que les négociations se poursuivaient dans le but de « trouver une issue à une situation négative pour tous, qui permette de garantir la paix et qui évite tout litige à l’avenir ». La compagnie aérienne portugaise joue un rôle essentiel dans le secteur du tourisme, l’un des moteurs de l’économie portugaise.
« Près de 90% de nos touristes arrivent par avion, la moitié par la TAP », a rappelé Pedro Nuno Santos soulignant que « ce serait un désastre économique de la perdre ». À la mi-avril, le Premier ministre portugais, Antonio Costa, s’était dit déjà prêt à nationaliser la compagnie si c’était nécessaire pour éviter sa disparition. Privatisée à hauteur de 61% en 2015, la TAP a vu l’État portugais remonter en 2016 à 50% du capital. Le consortium privé Atlantic Gateway de David Neeleman détient une participation de 45%, et les 5% restants appartiennent aux salariés.
LQ/AFP