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La France, troisième pays d’investissement direct au Luxembourg


Didier Kling, le président de la chambre de commerce et de l`industrie de Paris, a rappelé quelques chiffres phares (Photo: Alain Rischard).

La France et le Luxembourg sont «plus que des voisins» : ils sont aussi de grands partenaires économiques.

Le forum économique franco-luxembourg, qui s’est déroulé lundi après-midi, a donné le «la» de la visite d’État. Didier Kling, président de la Chambre de commerce de Paris où se tenait ce forum, précisait ainsi la force de ce lien : «La France représente le troisième pays en termes d’investissement direct au Luxembourg. Plus de 870 entreprises françaises sont implantées au Luxembourg, ce qui représente près de 20 000 emplois.» À l’inverse, de nombreuses multinationales actives sur le territoire français ont leur base au Luxembourg. «Les partenariats se sont multipliés ces dernières années, en technologie, santé, environnement, etc. Il faut les renforcer, notamment dans la logistique, où le Luxembourg veut se positionner comme plateforme logistique mondiale, et dans le numérique où le Luxembourg souhaite devenir une start-up nation.»

La logistique, piste à approfondir
Le ministre de l’Économie, Étienne Schneider, précise : «Des pistes de coopération méritent d’être approfondies dans des secteurs comme la logistique, en raison de la présence d’entreprises logistiques françaises et luxembourgeoises de part et d’autre de la frontière. Dans le fret ferroviaire multimodal, il s’agit de trouver une approche collaborative, afin de mutualiser davantage les compétences et les flux en vue de l’établissement d’une éventuelle liaison ferroviaire régulière vers la Chine.»
Il poursuit : «Nos pays sont unis par des relations économiques intenses qui sont en partie dues à la capacité du Luxembourg à se hisser soit à un rang de pionnier, soit à celui de partenaire de premier choix, notamment avec la France, soit les deux à la fois.» Il cite en exemple le fait que le «Luxembourg est le premier pays en Europe à se doter d’une législation pour autoriser l’exploitation des ressources sur des corps célestes, comme les astéroïdes.» Et justement, en juillet 2016, un rapport commandité par le Premier ministre Manuel Valls sur la stratégie de l’industrie spatiale dans l’Hexagone présentait le secteur spatial luxembourgeois comme «efficace et aligné».

Faciliter la vie des frontaliers
Une industrie spatiale qui sera justement valorisée mercredi lors du lancement officiel à Toulouse de la coopération entre le Luxembourg et Airbus «dans le développement capacitaire de la défense nationale et européenne».

En marge de ce forum, le ministre des Finances, Pierre Gramegna, est revenu sur l’une des mesures phares de la nouvelle convention fiscale qui va être signée ce mardi avec la France : l’assouplissement du télétravail. «L’accord que la France et le Luxembourg vont signer (aujourd’hui) prévoit une tolérance de 29 jours durant laquelle ils ne sont pas obligés de travailler sur le territoire luxembourgeois. Jusqu’à présent, il n’y avait pas une telle clause de tolérance dans la convention avec la France. Avec l’Allemagne nous avons une clause de 19 jours, avec la Belgique, de 24 jours, et donc la clause avec la France est la plus généreuse. Cela donnera de la flexibilité et cela facilitera la vie des entreprises et des frontaliers.»
Autre thème qui sera évoqué durant cette visite d’État et qui concerne de nombreux frontaliers, la mobilité ferroviaire : «On veut améliorer le trafic avec la France pour que davantage de frontaliers délaissent la voiture», déclare le ministre. Reste à voir comment les trains bénéficieront de cette déclaration d’intention. Enfin, d’autres thèmes transfrontaliers comme la cybersécurité et la logistique devraient figurer au menu de cette visite d’État qui, par son ampleur et ses enjeux, est déjà qualifiée d’historique.

De notre envoyé spécial à Paris, Romain Van Dyck

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