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La Fnac fait une offre de rachat pour Darty


La Fnac a annoncé mercredi avoir fait une offre de rachat du groupe britannique Darty, pour tenter de créer un leader du secteur dans un contexte de consommation morose et de concurrence de la vente en ligne. (Photo : AFP)

La Fnac a annoncé mercredi avoir fait une offre de rachat du groupe britannique Darty, pour tenter de créer un leader du secteur dans un contexte de consommation morose et de concurrence de la vente en ligne.

Le rapprochement des deux enseignes constituerait «une opportunité stratégique et financière majeure pour les deux groupes, en donnant naissance au leader de la distribution de produits techniques, culturels et électroménagers en France», a estimé la Fnac dans un communiqué.

Son offre, remise lundi, est entièrement en titres: elle propose «une action Fnac pour 39 actions Darty détenues» par les actionnaires du groupe de distribution d’électroménager et de produits techniques, coté à la Bourse de Londres.

Elle valorise Darty à 101 pence par action, soit «environ 533 millions de livres» (720 millions d’euros) et une prime de 27,4% par rapport au cours de clôture de mardi soir. Le conseil d’administration de Darty «a examiné cette proposition et a conclu qu’il devrait étudier de plus près les avantages d’un éventuel rapprochement avec Fnac», a réagi le groupe dans son propre communiqué.

«Dans un premier temps, il s’agira d’examiner les risques encourus par la réalisation de cette opération, afin de déterminer s’il y a une possibilité à ce qu’une offre puisse être recommandée aux actionnaires de Darty», a-t-il expliqué. De son côté, Fnac affirme que l’opération «présenterait un potentiel de synergies très significatif», sans les chiffrer.

L’ex-«agitateur culturel», contraint de se réinventer depuis quelques années avec l’effondrement des ventes de disques et la concurrence de la distribution en ligne, cite la «très grande notoriété» des deux marques, leurs sites internet «performants» et le caractère «complémentaire» de leurs réseaux de magasins parmi les atouts d’une éventuelle transaction.

« Potentiel pour améliorer l’offre »

La Fnac, qui compte 184 magasins, dont 111 en France, est également présente en Espagne, au Portugal, au Brésil, ainsi qu’en Belgique et en Suisse. Elle a aussi un magasin en franchise au Maroc et au Qatar et va en ouvrir prochainement deux en Côte d’Ivoire.

Son site internet Fnac.com, lancé en 1999, est présenté comme le deuxième site de commerce électronique en France en nombre de visites.

En 2014, le groupe dirigé par Alexandre Bompard a dégagé un bénéfice net de 41 millions, pour un chiffre d’affaires quasi stable (-0,3%) de 3,89 milliards d’euros. Au premier semestre, il a toutefois accusé une perte nette de 42,6 millions d’euros, pour une activité en baisse de 2% à 1,62 milliard d’euros, dans un contexte de consommation morose en France.

De son côté, Darty a 222 magasins en France, 60 sous enseigne Vanden Borre en Belgique et 75 points de vente BCC aux Pays-Bas. Le groupe détient également le site Mistergooddeal.com.

Au cours de son exercice 2014-2015, clos le 30 avril, il a renoué avec les bénéfices après quatre années de pertes, dégageant un bénéfice net de 13,8 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires en croissance de 3,2% à 3,51 milliards d’euros. Darty a notamment bénéficié de sa nouvelle offre d’objets connectés et des liens renforcés avec Mistergooddeal, via des points de retrait en magasin.

Créé par la famille Darty à la fin des années 1950, l’enseigne a été rachetée par le britannique Kingfisher en 1994, qui s’est ensuite scindé en 2003, donnant naissance à la société cotée à Londres Kesa Electricals, rebaptisée Darty en 2012.

Pour le courtier britannique Liberum, le prix proposé par le groupe français «ne reflète pas correctement le potentiel de rebond significatif» que présente l’action Darty.

«Nous estimons qu’il y a la place pour une offre largement améliorée», poursuit Liberum dans une note, regrettant que la proposition de la Fnac ne comporte pas une partie en numéraire et soulignant qu’il pourrait y avoir «certains obstacles» en matière de droit de la concurrence.

La Fnac a désormais un mois pour faire une offre ferme sur Darty ou pour annoncer si elle y renonce.

AFP/M.R.

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