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Hausse ralentie des recettes fiscales au Luxembourg


Selon le Statec, faire le plein au Luxembourg devient plus intéressant en raison de la conjonction de deux hausses : celle du cours du pétrole et celle de certains taux d'accises en Belgique et en France. (Photo : Archives LQ)

Les recettes de l’État n’ont crû que de 3,2% sur un an, selon le dernier Conjoncture Flash du Statec. Un ralentissement par rapport aux près de 4% précédents.

La réforme fiscale mise en place cette année et la perte de la TVA sur le commerce électronique ont eu un impact négatif sur les recettes.

Les recettes fiscales de l’État luxembourgeois se portent bien. Sur la première moitié de l’année 2017, elles ont connu une progression de 3,2 % sur un an, soit une hausse de 230 millions d’euros, d’après le dernier Conjoncture Flash du Statec publié mercredi. Le seul hic, c’est que ce taux est inférieur à ceux des deux années précédentes où il approchait les 4 %. Ce «faible» pourcentage souffre «des allègements fiscaux» relatifs à la réforme fiscale entrée en vigueur au début de l’année et d’une «perte conséquente en matière de TVA sur le commerce électronique», prévient l’institut de la statistique.

La réforme fiscale a mis un coup de frein au «principal véhicule de croissance des recettes fiscales de ces dernières années», à savoir les impôts perçus sur les revenus des ménages. «Avec +2 % (50 millions d’euros) sur un an à l’issue du premier semestre (contre +5,7 % en 2016), cette catégorie ne se place qu’en 4e position parmi les principaux contributeurs à la croissance» des recettes, explique le Statec. Les impôts sur les revenus des capitaux n’ont progressé que de 35 % (+80 millions d’euros) «en deçà de son niveau d’il y a un an (toutefois en ligne avec les recettes moyennes des premiers semestres des années 2011-2015)», pondère l’institut.

L’e-TVA en chute libre

S’agissant de TVA, les recettes de 110 millions d’euros font qu’elles constituent «le principal contributeur à la croissance des recettes fiscales», à égalité avec les impôts sur les sociétés, souligne l’institution de la rue Érasme. Mais le Statec annonce en la matière un recul de 2,6 % sur les six premiers mois de l’année. Et pourtant… Hors commerce électronique, les recettes de la taxe ont bondi de 7,4 % en un an. L’augmentation n’était que de 6,1 % sur l’ensemble de 2016.

Le souci est que les recettes d’e-TVA en chute libre ont «plus qu’effacé» cette hausse. Celles du premier semestre ont connu un effondrement de 75 % (-160 millions d’euros). Le départ d’un «contributeur majeur» du secteur est la principale explication de cette dégringolade. Sans la perte de l’e-TVA, «la progression des rentrées fiscales totales se chiffrerait à 5,3 %».

L’impôt sur les sociétés a quant à lui fortement augmenté (+8,9 % sur un an). «Cette comparaison profite certes de très faibles recettes au premier trimestre 2016, mais la progression actuelle repose essentiellement sur celle des avances traduisant en général une évolution favorable des bénéfices récemment dégagés», estime le Statec.

Enfin, les recettes au titre de la taxe d’abonnement ont grimpé de 6,5 % sur un an «reflétant l’amélioration de l’environnement boursier depuis la deuxième moitié de 2016». Le bon état des recettes fiscales semble «en ligne» avec les prévisions de la première note de conjoncture de l’année. Elle prévoyait une hausse de 3,7 % pour les recettes publiques totales «y compris les cotisations sociales» et les autres recettes.

Aude Forestier

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