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Fedil : «Maintenir les entreprises en production»


La pénurie, l’inflation et l’insécurité sont, selon Michèle Detaille, la présidente de la Fedil, les principales préoccupations du secteur industriel.

La guerre en Ukraine a accentué une spirale inflationniste qui pèse lourdement sur la capacité de production de l’industrie. La Fedil, qui regroupe 690 entreprises industrielles actives au Luxembourg, se dit décidée à relever le triple défi de l’inflation, de la transition énergétique et de la transition numérique.

Le jeu de l’offre et de la demande est la base de toute économie. En ces temps de crises multiples, bon nombre d’entreprises industrielles se retrouvent face à un paradoxe. Alors que la relance postcovid a entraîné un net rebond de la demande, les producteurs ont d’importantes difficultés à fournir une offre suffisante. Une des conséquences de cet état de fait est une spirale inflationniste, encore renforcée par l’agression russe contre l’Ukraine.

Partant de ce constat, la Fédération des industriels luxembourgeois (Fedil) et sa présidente Michèle Detaille soulignent que les entreprises partagent trois soucis majeurs : la pénurie, l’inflation et l’insécurité. Le tout est couronné, selon elles, par deux autres enjeux majeurs auxquels se voit confrontée l’industrie : la transition énergétique et le virage numérique. Dans ces conditions, la priorité absolue est de «maintenir les entreprises en production». Dans le même temps, l’urgence d’innover ne doit pas être perdue des yeux.

L’assemblée générale de la Fedil, qui compte plus de 690 membres, a offert l’occasion d’analyser plus en profondeur cette période agitée et d’adresser des revendications aux responsables politiques. Il a ainsi été souligné, hier, que les résultats de la récente tripartite ne sont pas suffisants.

Si la fédération des industriels estime que l’accord partiel obtenu constitue un «signal fort de solidarité et de prévisibilité en faveur de la cohésion sociale et du développement économique», elle fustige, dans un communiqué, le «maintien du statu quo», parce qu’il serait «non tenable». La Fedil vise plus particulièrement la «spirale prix-salaires».

Une conséquence directe serait que certaines entreprises sont obligées de «ralentir la production, voire de l’arrêter». Michèle Detaille ajoute que la pénurie de main-d’œuvre accentue encore la difficulté à augmenter l’offre. Il en va de même des interruptions des chaînes d’approvisionnement de matières premières.

La Fedil aurait préféré que les discussions entre gouvernement, syndicats et patronat aboutissent à des «solutions plus durables» pour lutter contre l’inflation et les «impacts nocifs» que provoque la hausse généralisée des prix sur la production des entreprises.

Les tractations avec le camp politique vont donc encore se poursuivre, afin aussi de mieux définir et renforcer le cadre qui permettra d’accélérer la transition écologique et numérique de l’industrie. La volonté de sortir le plus rapidement possible des énergies fossiles, intention renforcée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, complique encore la tâche du secteur industriel, déjà pleinement engagé dans la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre.

«Le succès de la politique climatique dépendra du cadre créé pour éviter des écarts trop importants entre les ambitions et leur faisabilité», insiste la Fedil dans son communiqué.

Le besoin de spécialistes hautement qualifiés

En octobre dernier, le directeur de la Fedil, René Winkin, avait développé dans nos colonnes les tenants et les aboutissants de la transition écologique dans l’industrie. L’heure ne serait plus aux blocages : «Ce qui a changé dans le domaine de l’industrie – et pas seulement depuis hier – est que la thématique du changement climatique est prise au sérieux. Les entreprises veulent aller de l’avant et il est de notre devoir de souligner que tout le monde tire sur la même corde.»

René Winkin n’avait cependant pas caché que «le processus de transformation qui attend l’industrie est très compliqué. Personne ne jubile si on lui impose de réduire de moitié ses émissions de CO2. Nous abordons toutefois ce défi avec une attitude positive.»

Pour ce qui est de la transition numérique, les entreprises dépendent très largement du recrutement de spécialistes hautement qualifiés. La cybersécurité, la gouvernance électronique et l’intelligence artificielle ne sont que quelques domaines dans lesquels l’industrie est amenée à aller de l’avant.

Dans les mois et années à venir, la Fedil entend continuer à contribuer de «manière constructive à la discussion sur l’orientation de la politique industrielle» en vue de renforcer le développement «durable et solide» de l’économie nationale.

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