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Concert de soutiens pour un deuxième mandat de Lagarde au FMI


Christine Lagarde, directrice du FMI, le 21 janvier 2016 à Davos. (Photo : AFP)

Christine Lagarde n’a officiellement pas encore fait acte de candidature pour rempiler à la tête du FMI mais les soutiens de poids s’accumulent pour la dirigeante depuis que l’institution financière a ouvert jeudi le processus de désignation.

Le ministre britannique des Finances, George Osborne, a été le premier à se ranger derrière celle qui avait pris les rênes du Fonds monétaire international en 2011 dans le fracas du scandale Strauss-Kahn et dont le mandat expire en juillet.

«Je serais ravi de soutenir (Mme) Lagarde pour un nouveau mandat à la tête du FMI. C’est une dirigeante remarquable, dotée de vision et de sagacité», s’est enthousiasmé le chancelier de l’Echiquier jeudi matin, le jour même où le dépôt de candidatures s’ouvrait au FMI.

Son homologue allemand Wolfgang Schäuble a fait sonner une note similaire en jugeant que Mme Lagarde avait été «une gestionnaire de crise prudente et couronnée de succès à un moment difficile». Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, lui a également apporté son soutien.

Représentant le premier actionnaire du FMI, le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew a, de son côté, dit avoir «la plus haute estime» pour Mme Lagarde et a dit espérer «pouvoir continuer à travailler» avec elle» La principale intéressée, qui vient de fêter ses 60 ans, n’a pas formellement fait acte de candidature mais elle s’est dite «flattée» par ces marques de soutien jeudi à Davos, dans un entretien à CNN International.

Elle s’était déjà à plusieurs reprises dans le passé dite «ouverte» à l’idée d’un nouveau mandat. «Je suis prête à servir», avait-elle dit en octobre à Lima lors de l’assemblée générale du FMI.

Calendrier serré

A six mois de la fin de son mandat, l’agenda commence à se préciser. Depuis ce jeudi, les personnalités intéressées peuvent donc déposer leur candidature et ont jusqu’au 10 février pour le faire. La décision finale sera prise d’ici au début mars sur la base du consensus par le conseil d’administration du FMI, l’instance de direction de l’institution qui compte 24 membres représentant les 188 Etats-membres.

En dévoilant mercredi ce calendrier extrêmement serré, le FMI a appelé de ses vœux un processus «ouvert, fondé sur le mérite et transparent» sur le modèle de 2011 où Mme Lagarde avait affronté la candidature du banquier central mexicain Agustin Carstens.

Pas sûr qu’un tel scénario se reproduise cette année et qu’une personnalité de haut rang prenne le risque de mener une bataille quasiment perdue d’avance contre une dirigeante déjà en place et soutenue par les grandes puissances. La règle tacite réservant par ailleurs la direction du FMI à un européen rend peu probable une candidature poussée par un grand pays émergent.

Un temps pressentis, les dirigeants de la banque d’Angleterre Mark Carney et d’Inde Raghuram Rajan ont démenti toute velléité de se présenter. Présenté par le Canard Enchaîné comme un possible prétendant poussé par la France, le patron franco-ivoirien de Credit Suisse, Tidjane Thiam, a assuré être «très concentré» sur ses fonctions actuelles.

Dans l’optique d’un nouveau mandat, Mme Lagarde pourra se prévaloir d’un bilan plutôt flatteur au FMI après avoir notamment redoré le blason de l’institution et débloqué une importante réforme de sa gouvernance. Sous son mandat, le FMI n’aura toutefois pas su empêcher le plus grand défaut de paiement de son histoire avec la Grèce et a été accusé d’instrumentalisation politique en apportant son soutien à l’Ukraine.

Seule véritable ombre au tableau, l’ancienne ministre de l’Economie a été renvoyée en décembre devant la justice française pour sa «négligence» supposée dans l’affaire de l’arbitrage rendu en faveur de Bernard Tapie concernant la vente d’Adidas par le Credit Lyonnais.

La dirigeante, qui a fait appel de cette décision, a toutefois reçu le soutien du conseil d’administration du FMI qui s’est dit «confiant» dans ses capacités à assurer ses fonctions en dépit de ces tracas judiciaires. «J’ai toujours agi dans les meilleurs intérêts de mon pays», a-t-elle affirmé jeudi devant les caméras de CNN International.

AFP/M.R.

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