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Chute de 19,1% du PIB britannique de mars à mai


La Bourse de Londres a ouvert en forte baisse mardi (-1,13%), les investisseurs réagissant notamment aux chiffres décevants du PIB. (Photo : AFP)

Le produit intérieur brut a chuté de 19,1% au Royaume-Uni de mars à mai comparé à la période de décembre à février, à cause de l’impact du nouveau coronavirus, avec un maigre rebond de 1,8% en mai qui a déçu les analystes.

Malgré cette faible embellie en mai, le PIB reste inférieur d’un quart comparé à son niveau de février, avant que le nouveau coronavirus ne frappe pleinement l’économie britannique et mondiale, indique mardi l’Office national des statistiques (ONS). Entre mars et mai, le secteur des services s’est notamment contracté de 18,9% et celui de la construction de quasi 30%. À partir des toutes premières mesures de levée partielle du confinement à la mi-mai, « la production manufacturière et la construction de logements ont montré des signes de reprise, certaines entreprises ayant repris le travail », souligne Jonathan Athow, statisticien de l’ONS cité dans le communiqué.

Dans le secteur des services, qui représente 80% de l’économie britannique, « nous avons observé un rebond dans la distribution avec notamment un record de ventes en ligne », ajoute-t-il. Toutefois, avec les restrictions aux déplacements et le confinement instauré le 23 mars encore largement en place dans les autres secteurs en mai, « beaucoup de domaines ont vu leur activité encore décliner », précise-t-il. Les commerces considérés comme non essentiels ont rouvert en juin et les restaurants, bars, ou hôtels, cinémas et musées ont reçu le feu vert du gouvernement pour début juillet. Tous n’ont pas repris leur activité, les mesures de distanciation obligatoires dans leurs enceintes compromettant parfois leurs perspectives de rentabilité. Les salles de sport pourront rouvrir plus tard ce mois-ci mais certains secteurs, notamment les salles de concert ou centres de convention, sont toujours contraints à l’inactivité et beaucoup avertissent qu’ils risquent la faillite.

La menace d’un Brexit sans accord

Pour les analystes de Capital Economics, le rebond de 1,8% de l’économie en mai est « un premier pas décevant sur la route de la reprise et suggère que les espoirs d’un rebond rapide du confinement ne sont pas réalistes ». « S’il y a une reprise économique en V, alors le Royaume-Uni se trouve actuellement au fond du V », poursuit Ulas Akincilar, directeur du trading sur la plateforme de courtage en ligne Infinox, qui rappelle que l’OCDE anticipe la pire récession des économies développées pour le pays, avec une contraction de plus de 11% cette année – sauf en cas de seconde vague de la pandémie.

L’économie britannique se retrouve dans une situation particulièrement difficile comparée à celle d’autres pays car au choc du nouveau coronavirus s’ajoute la menace d’un Brexit sans accord: le compte à rebours pour trouver un compromis avec Bruxelles avant l’issue de la période de transition fin décembre se fait de plus en plus pressant et les négociations entre Londres et l’UE sont dans l’impasse. Trois quarts des entreprises britanniques ne sont pas prêtes pour le Brexit, d’après une étude publiée lundi par l’association Institute of Directors (IoD).

LQ/AFP

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