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BitBank, une autre idée de la banque


Jesús Peña García et son associé, Bojan Reljic, sont les porteurs du projet. (photo Aude Forestier)

Imaginée par Jesús Peña García, un informaticien espagnol installé au Luxembourg, la toute jeune start-up BitBank veut être une banque pour conserver les données. Selon le fondateur de la société installée au Technoport à Belval, les actifs numériques, c’est-à-dire les mots de passe, les factures et tout autre document sont «les devises du futur».

« BitBank est une société spécialisée dans la sécurité des données », explique Jesús Peña García, son fondateur. L’idée de fonder une start-up sur la sécurité des données informatiques est venue de son expérience professionnelle. Lorsqu’il vivait en Espagne, Jesús travaillait pour le gouvernement espagnol dans la sécurité informatique. Il était ce qu’il appelle un « hacker éthique ». C’est-à-dire un « bon hacker » qui aidait les entreprises à se protéger. Avec cette expérience, il s’est dit qu’il fallait protéger les données, « sinon elles sont perdues ou volées. De là , dit Jesús, est née l’idée de créer une banque pour les données. »

Car sur le net, toutes les données ont une valeur. Tout le monde sait que la toile regorge de pièges et de modes de stockage pas vraiment fiables. La vidéo de présentation de la start-up illustre ce propos en citant iCloud, avec l’affaire des photos de célébrités dénudées volées et le fameux WikiLeaks.

Des données inaccessibles aux hackers

« Nous sommes focalisés sur le « digital asset « », affirme Jesús. En d’autres termes, un bien qui a une valeur spécifique. Pour les particuliers, on penserait, par exemple, aux papiers d’identité, aux mots de passe, codes de carte de crédit et aux données liées à l’état de santé.

Dans le cas d’une entreprise, il s’agit de documents administratifs, de factures, de fiches de salaire ou encore des données liées à la propriété intellectuelle. Quelles soient petites, moyennes ou grandes, les firmes peuvent faire l’objet d’attaques venues de l’extérieur (on appelle ça une attaque «man in the middle», car le pirate se trouve entre l’entreprise et le centre de données. Il arrive à copier les données de l’entreprise) ou de l’intérieur. À ce moment-là, il s’agit d’un salarié qui vole les données du data center depuis son poste de travail.

La question se pose maintenant de savoir ce que BitBank peut offrir à une entreprise. Jesús détaille la solution qu’il a imaginée : « BitBank installe un dispositif dans l’entreprise, c’est un point d’accès sécurisé. On contrôle la communication directe entre l’entreprise et un établissement bancaire et entre celui-ci et le data center, qui peut être externe ou propre à la banque. » L’entreprise n’a pas les données en sa possession. Et par conséquent, un hacker ne peut pas voler les données convoitées.

Dans le cas où un employé veut copier des documents, ils seront dupliqués dans le centre de données et non pas dans le point d’accès sécurisé. Il faut avoir « une autorisation pour retirer des données du serveur » , souligne Jesús.

Jeune pousse du domaine des technologies financières (Fintech) car née en février de cette année, BitBank souhaite s’appuyer sur les banques et leur donner dans le même temps un nouveau rôle. Jesús et son associé, Bojan Reljic, un développeur de logiciels venu de Bosnie qui remplit le rôle de directeur de la technologie depuis octobre, souhaitent rencontrer les grandes banques du pays pour leur « offrir cette solution qui traite les données comme de l’argent », précise Jesús.

Pour l’instant, les deux associés bénéficient du programme «Fit4Start» qui leur permet d’avancer grâce aux conseils avisés de deux coaches d’entreprises et de « développer des idées », appuie Jesús.

De son côté, Bojan indique que la start-up vise les petites et moyennes entreprises. Les deux associés veulent savoir à quels problèmes elles sont confrontées et surtout leur donner des solutions adaptées.

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