Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le label entend permettre aux entreprises d’afficher l’hébergement luxembourgeois de leurs services et applications web, comme un gage de qualité. Xavier Schaeffer, le CEO de ZAP, nous en dit plus.
Le Luxembourg dispose d’un parc de centre de données (data centers) impressionnant, mais pas de label officiel pour les entreprises ayant fait le choix d’un hébergement grand-ducal. C’est maintenant chose faite avec le label «Hosted in Luxembourg» créé par la société ZAP.
En quelques mots, qu’est-ce que ce nouveau label ?
Xavier Schaeffer : « Hosted in Luxembourg » est un label qui fonctionne sur le principe d’une marque privée, dont la société ZAP est le propriétaire. A contrario d’un label comme « Made in Luxembourg », une marque collective appartenant à la Chambre de commerce et à la Chambre des métiers, « Hosted in Luxembourg » est la seule propriété de ZAP.
Quel est l’objectif du label ?
Il a pour vocation de permettre aux sociétés qui désirent identifier leurs services, leurs applications web, leurs produits en ligne comme étant hébergés sur le territoire du Grand-Duché, qui est un leader mondial en matière d’hébergement à très haute disponibilité et dispose d’une législation spécifique et unique dans le monde.
Comment le désir de créer ce label est-il apparu ?
À la base, l’idée est venue lorsque j’ai eu besoin de positionner sur le marché notre solution Squareboard. J’ai demandé le label « Made in Luxembourg », car nous développons 100 % de la solution au Luxembourg. Puis je voulais affirmer dans notre positionnement que l’on était hébergé au Luxembourg, mais il n’y avait rien, pas de label ou autre, hormis le fait d’affirmer que nos données étaient stockées ici. Nous avons donc créé, dans un premier temps, un logo pour l’affirmer. Puis, au fur et à mesure, nous avons remarqué qu’avec ce positionnement nous réussissions à rassurer les personnes avec qui nous travaillions. L’idée de créer un label officiel est née de là, du besoin d’affirmer que nous étions hébergés au Luxembourg et que si nous avions ce besoin de l’affirmer clairement, d’autres personnes devaient l’avoir aussi.
À qui est destiné ce label ?
Avec « Hosted in Luxembourg », nous voulons permettre aux porteurs de projets, aux entreprises, aux développeurs d’applications, aux développeurs de logiciels, hébergeant leurs données au Luxembourg, de pouvoir le revendiquer, l’affirmer et se distinguer des autres. Financièrement abordable (200 euros pour deux ans), le label est accessible à un large profil de personnes. La prise de contact se fait en ligne puis une rencontre physique a lieu afin de pouvoir s’entretenir avec le demandeur.
Quels sont les critères à remplir pour obtenir le label ?
Il faut respecter la charte que nous avons définie et qui est disponible sur notre site internet. Cette charte est relativement classique, le critère primordial est d’avoir ses données et son application (au sens large du terme) hébergées dans un data center luxembourgeois et qui doivent y rester.
Le deuxième point important est de respecter la loi luxembourgeoise en termes de confidentialité. De plus, nous attachons de l’importance à l’aspect moral. Dans le processus d’attribution, nous posons un certain nombre de questions afin d’évaluer le demandeur du label.
Nous ne sommes pas là pour faire de la discrimination envers un tel ou un tel à qui on attribuera ou non le label. Au contraire, c’est pour s’assurer de la pertinence du demandeur, de la légalité de son activité et de sa moralité. On peut imaginer un site de torrents (NDLR : des fichiers de données qui peuvent présenter un contenu illégal) qui héberge ses données au Luxembourg et qui fait une demande de label, qui se soldera par un refus.
Pour le moment, c’est ZAP qui octroie le label ?
Pour le moment, oui. Mais par la suite, nous avons envie de faire évoluer le processus décisionnaire. Pourquoi ne pas créer un comité, avec une représentation d’acteurs issus du secteur privé et du public?
Justement, vous êtes soutenu par l’État ?
Nous avons le soutien de l’ICT Cluster. Au niveau des autorités du pays, nous avons eu des échanges constructifs. Pour le moment, ils attendent que le label fasse ses preuves. Personnellement, je pense que ce label va participer à renforcer la crédibilité de l’hébergement au Luxembourg.
Jeremy Zabatta
