Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Les Mondiaux sont aussi une affaire de gros sous. À ce titre, la commune de Sanem a exigé un maximum de contrats signés avec des entreprises luxembourgeoises.
Quatre tonnes de viande commandées à La Provençale, dont la fameuse Grillwurscht, de la Bofferding et de la Battin sur les tables, et même un boulanger de Sanem pour les petits pains… La fête sera bien locale !
Plus de 20 000 personnes sur deux jours : un tel évènement ne s’organise pas au doigt mouillé. D’autant que les Mondiaux de cyclo-cross mêlent fêtes et défis sportifs sur un espace assez restreint : quelques kilomètres carrés du parc Um Belval, à Sanem. Pour assurer la réussite du projet – l’une des plus grandes compétitions sportives qu’aura connu le pays – les organisateurs se sont offert les services d’Events Catering Bevers. Une boîte belge installée du côté de la Flandre, qui a l’habitude de gérer les gros rendez-vous. «On assure des animations pour des clubs de Jupiler League, explique Paul Bevers, le directeur. Comme Anderlecht ou Charleroi. Par ailleurs, dans le cyclo-cross, nous sommes bien implantés. Nous assurons la logistique des grandes Coupes belges (DVV) et de courses hollandaises.»
Produits locaux dans l’assiette
Pour assurer des retombées économiques aux entreprises locales, la commune de Sanem a exigé un maximum de contrats signés avec des sous-traitants luxembourgeois. À ce titre, le volet culinaire du championnat est assez parlant : toutes les livraisons de bières seront assurées par Bofferding sur le site, dont sa marque phare, avec de la Battin rouge. «Nous avons une précommande de 25 000 litres de bières, glisse Paul Bevers. Tout est modulable : le brasseur a un site de logistique tout près de Belvaux, où se déroule la compétition.»
Paul Bevers, dans l’événementiel depuis 25 ans, connaît bien les marges d’ajustement de la fréquentation du public. «Selon la météo, selon les désistements à l’affiche… il peut y avoir une différence de 5 000 personnes à la fin !» Du coup, pour le snack et la restauration, on retrouve les mêmes fourchettes de commande. Là encore, l’opérateur belge est parti sur du made in Luxembourg. «Nous avons passé commande pour quatre tonnes de viande, lâche Paul Bevers. Nous travaillons avec La Provençale, qui, encore une fois, a son centre de logistique pas très loin.» À Leudelange en l’occurrence. Quelqu’un pourra-t-il expliquer à notre ami belge que le Grand-Duché n’est pas si grand que cela ? «Non, mais c’est important de le dire : nous travaillons avec les opérateurs locaux, conformément aux exigences de Sanem.» Et devinez quel produit star bien de chez nous va triompher le long des stands ? «La Grillwurscht leuzeuuuburgeusch», tente Paul Bevers, avec un accent presque parfait. Et la saucisse de façon générale !
Luxembourg partout, sauf pour les frites !
On retrouve également d’autres grands noms luxembourgeois dans la logistique : crémant et vin chaud seront assurés par Vinsmoselle (donc du Poll-Fabaire pour arroser les champions), les boissons énergisantes par Léopard SA et, plus surprenant encore, tous les petits pains des sandwichs par la boulangerie Berto de Sanem.
Events Catering Bevers a poussé le made in Luxembourg jusque dans l’animation. «Deux DJ vont se relayer sur le site, de 9h à 20h, explique Paul Bevers. Ce sont des Luxembourgeois. Mais pour le coup, on a l’habitude de travailler avec eux.» On retrouvera notamment derrière les platines DJ Fritz, bien connu des habitués de la Melusina. Comme quoi le made in Luxembourg peut aussi s’exporter : c’est finalement sa meilleure carte à jouer.
Pour finir, on ne pouvait pas passer sous silence cette star des fêtes populaires : les frites seront belges. Pas de Gromperekichelcher à l’horizon. Events Catering Bevers, qui a vraiment joué le jeu du partenariat luxembourgeois sur le reste, va en revanche servir les patates à sa manière : la frite belge, la vraie, «avec double cuisson et préparation à la fraîche», note Paul Bevers. «Bon, évidemment, on a aussi de la frite plus standard en stock, des fois que l’affluence varie fortement. Il faut pouvoir servir tout le monde rapidement.» Au risque de rater un départ de course, vous avez l’info. Vous savez ce qu’il vous reste à faire pour goûter une vraie frite comme nos voisins belges savent les faire !
Hubert Gamelon
