Voici les femmes, les hommes, les films et événements qui ont marqué la première journée de la compétition du 70e Festival de Cannes, jeudi.
Jeanne Balibar
La chanteuse et actrice livre une double performance en incarnant Barbara sous la direction de Mathieu Amalric, dans un film dynamitant le genre du biopic en dévoilant par un film dans le film les coulisses d’une évocation inédite de la Dame en noir disparue en 1997. « On m’avait souvent proposé de l’incarner et j’avais toujours refusé. Les projets que l’on me soumettait ne rendaient pas justice à l’amour que je lui portais », explique l’actrice dans les notes d’intention. Présenté jeudi en ouverture d’ Un Certain Regard, section de la sélection officielle dédiée aux oeuvres singulières, « Barbara » débarquera en salles le 6 septembre.
Robin Wright
Première dame des Etats-Unis dans la série à succès « House of Cards », l’actrice américaine a déclaré à Cannes rêver que Michelle Obama, l’épouse de l’ancien président démocrate, succède à Donald Trump à la Maison Blanche. « Ça prend du temps de casser le moule et de changer la psychologie » des gens, a-t-elle souligné, lors d’une conférence sur la place des femmes dans le cinéma, en marge du Festival. « Le féminisme signifie l’égalité, un point c’est tout. A travail égal, salaire égal! ».
Claire Denis
La réalisatrice française a ouvert les festivités de la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes avec son dernier opus, « Un Beau soleil intérieur », quête du grand amour et ses vicissitudes avec Juliette Binoche, Xavier Beauvois et Philippe Katerine. Annoncé à tort comme étant librement adapté de l’essai « Fragments du discours amoureux » de Roland Barthes, ce film résulte en fait d’un scénario original qu’elle a cosigné avec la romancière Christine Angot.
Todd Haynes
Avec « Wonderstruck » en lice pour la Palme d’or, le cinéaste américain est de retour en compétition deux ans après « Carol », histoire d’amour entre femmes. Cette fois-ci, il aborde le destin de deux enfants sourds à 50 ans d’intervalle, avec un film très émouvant porté par ses jeunes acteurs dont Millicent Simmonds, elle-même malentendante. « Wonderstruck » est adapté d’un roman de Brian Selznick, qui avait écrit le scénario de « Hugo Cabret » de Martin Scorsese.
Andreï Zviaguintsev
Également en compétition, le cinéaste russe a dévoilé son dernier long métrage « Faute d’amour » (« Loveless »/ »Nelyubov »), premier choc du Festival de Cannes avec un film âpre et étouffant qui propose une vision d’une société russe brutale et déshumanisée, à travers la disparition de l’enfant d’un couple moscovite. Habitué de la Croisette où il a remporté le Prix du scénario pour « Leviathan » en 2014 et le Prix du jury en 2011 dans la section « Un certain regard » pour « Elena », Zviaguintsev continue avec ce cinquième long-métrage de dresser un constat amer sur l’état de son pays. Il le dépeint en perte de repères, de valeurs, sombrant dans l’individualisme et l’hypocrisie sous toutes ses formes.
La langue anglaise, omniprésente sur la Croisette pendant le Festival de Cannes, a fait place jeudi au langage des signes avec « Wonderstruck », émouvante plongée dans le monde du silence de deux enfants sourds signée par l’Américain Todd Haynes. Tous les personnages principaux communiquent en écrivant des mots ou par langage des signes. « On a voulu rendre hommage à ce qu’on peut faire avec nos mains dont le langage des signes », a souligné le cinéaste. La conférence de presse du film a été traduite en langue des signes.
« Space Oddity », célèbre chanson de David Bowie est chantée par une chorale d’enfants dans le générique de fin de « Wonderstruck » de Todd Haynes. Le générique s’arrête sur les paroles « can you hear », d’autant plus bouleversantes que le film raconte l’histoire de deux enfants sourds.
Le Quotidien / AFP