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Un Batman argentin au chevet d’enfants malades


Un Batman argentin au chevet d'enfants malades à La Plata, à 60 km au sud de Buenos Aires, en Argentine, le 2 juin 2017. (Photo : AFP)

Déguisé en Batman, le Bruce Wayne argentin fait rugir le moteur et crisser les pneus de sa Batmobile, une Renault, pour foncer vers l’hôpital des enfants de La Plata, près de Buenos Aires.

Chaque vendredi après le boulot, cet homme d’une quarantaine d’années qui souhaite rester anonyme se rend auprès des enfants malades pour combattre la douleur par le rire, leur faire oublier un instant leur souffrance. Il entre à l’Hôpital public Sœur Maria Ludovica chargé de dessins et de bonbons. Les enfants l’accueillent avec des rires.

Assis sur son lit, vêtu d’un pyjama Batman, Pablo Valdez, 7 ans, est hilare. Il échange un salut avec le super-héros, poing contre poing. Les visites de Batman, «donnent du courage aux enfants qui souffrent», estime Celia Quiroz, mère du garçon, hospitalisé pour une infection qui l’empêche de marcher. Sœur Adriana, complice du Batman argentin, le guide dans les couloirs de l’établissement. Dans la chapelle, de l’hôpital, il se signe avant d’entrer en action.

Injection de joie

«De vendredi en vendredi, Batman vient injecter de la joie, son engagement et sa solidarité. C’est un personne bizarre qui apporte une dose d’humanité», salue Soeur Adriana. Pourquoi Batman? «J’ai choisi Batman pour diverses raisons, dit-il. Il est solidaire et croit que sans justice, rien ne peut fonctionner correctement. J’ai vu le film Batman Begins (de Chistopher Nolan, 2005), et malheureusement Gotham City ressemble à notre pays, avec la perte de valeurs, la corruption», regrette le visiteur hospitalier.

«Durant un instant, j’ai le pouvoir d’égayer de tristes moments». Il a le culte de l’anonymat. Comme le super-héros, il refuse d’ôter son masque pendant sa mission. Il avoue être enseignant, marié et père de trois enfants. Ses enfants, «encore petits, ont parfois un peu peur quand ils me voient en Batman», dit-il. Sa mère l’aide à enfiler sa tenue et ajuster sa cape.

La seule fois qu’il est entré en civil dans l’établissement, c’était le 2 avril de 2013, quand il a proposé ses services. Ce jour-là, des inondations avaient dévasté La Plata, et fait 90 morts. Quand il démarre sa berline noire, customisée avec des ailes jaunes et le sigle de Batman, la musique du film «Batman Begins» retentit. Son épouse lui reproche d’avoir investi beaucoup trop d’argent dans une voiture qu’il n’utilise guère que le vendredi.

Si Batman luttait contre le crime après la mort de ses parents, tués par un voleur dans une rue de Gotham City, l’Argentin se contente de son activité bénévole au sein de l’hôpital. Deux fois par an, il organise un appel aux dons pour acheter téléviseurs ou du matériel médical. Aux États-Unis, un personnage similaire avait vu le jour. Mais au lieu d’une Renault Fluence, le Batman américain, Lenny Robinson, parcourait l’État du Maryland avec une Lamborghini, avant de mourir en 2015, lors d’un accident de la circulation.

Le Quotidien/AFP

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