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Triche au bac : les vieilles méthodes ont toujours la cote


Les bonnes vieilles méthodes de triche marchent sont toujours très prisées... (Photo illustration AFP)

Pourquoi miser sur les objets connectés et risquer d’être démasqué alors que les vieilles antisèches ou le plagiat sont plus discrets et tout aussi efficaces ? A quelques jours du coup d’envoi du baccalauréat, toutes les options sont envisageables pour les plus désespérés.

« Quand les surveillants sont au téléphone, qu’ils rêvassent parce qu’ils s’ennuient, envoient des SMS… c’est là qu’il faut en profiter », raconte tout sourire Julia, 19 ans. C’est « le moment propice pour sortir ton téléphone, surfer sur Internet et trouver les réponses aux questions », s’amuse la jeune femme, qui jure avoir décroché l’an passé le bac option aéronautique sans tricher.

A l’épreuve d’histoire, l’année dernière, un de ses amis a été plus audacieux : « Interrogé sur la guerre d’Algérie, il a profité du manque de vigilance d’un surveillant et a tout recopié sur Wikipédia, décrochant un 18 ! », se souvient Julia. La jeune femme s’amuse au passage du culot d’une candidate au bac en Algérie, surprise en flagrant délit de triche : un proche lui dictait dans l’oreillette de son téléphone les réponses aux questions.

Toutefois, Julia reconnait qu’utiliser des téléphones portables et objets connectés « reste très difficile ». Et pour cause : depuis trois ans, le ministère de l’Éducation nationale ne cesse de renforcer ses outils de contrôle en équipant notamment toutes les académies de « détecteurs de téléphones portables ». Mais « le nombre et l’emplacement » de ces outils « sont confidentiels », répartis de « façon aléatoire » et ils circulent « entre les centres d’examen tout au long des épreuves ».

L’an passé, 31% des fraudes détectées étaient commises au moyen de nouvelles technologies (téléphones portables, lecteur MP3, etc.), selon les chiffres communiqués par le ministère, qui rappelle que « tous les appareils non autorisés doivent être impérativement éteints, puis rangés dans le sac du candidat ».

Sanctions pénales et/ou administratives

A côté des outils connectés, l’antisèche a la vie dure : en deux ans elle a connu une hausse de 40%, et représentait l’an passé près de 28% des cas de fraude. Pour doper son dossier, Kenza, 16 ans, n’a pas hésité à « glisser une antisèche entre le brouillon et la copie » lors d’un contrôle. « Ni vu ni connu », elle a décroché un 14 en SVT.

Autre moyen très prisé et dont l’aspect frauduleux est souvent incompris par les candidats comme par leurs aînés : le plagiat (11% pour les épreuves pratiques et près de 7% pour la copie de manuels, en 2014). « On a constaté que dans les filières technologiques, les nouvelles épreuves sur dossier se sont accompagnées d’une augmentation du plagiat », explique le directeur du Service interacadémique des examens et des concours (Siec), Vincent Goudet. « Soit les élèves recopient les dossiers de leurs camarades des années précédentes, soit ils recopient des paragraphes entiers sur Internet », explique ce responsable qui multiplie les actions de sensibilisation auprès des professeurs en Ile-de-France.

« Il ne faut pas oublier que c’est une forme de contrefaçon si le candidat ne cite pas sa source et ne l’explicite pas entre guillemets », rappelle-t-il. Et pour détecter cette méthode ancestrale, rien de mieux que l’intuition. « Quand le niveau de langue s’améliore dans une copie, quand le raisonnement devient scientifiquement beaucoup plus poussé, c’est assez facile de détecter le plagiat », reconnaît Vincent Goudet, qui rappelle aux professeurs et surveillants qu’il faut également dresser un procès-verbal de fraude en cas de plagiat.

Sur les quelque 680 000 élèves français qui ont passé le bac en juin 2014, 515 suspicions de fraudes ont été relevées, marquant une augmentation de près de 10% par rapport à 2013. « 0,01% des candidats au bac sont mis en cause, c’est faible », se félicite-t-on du côté des inspections.

Les candidats qui trichent ou tentent de tricher s’exposent à des sanctions pénales et/ou administratives (blâme, privation de mention sur le diplôme, interdiction de passer le bac ou tout autre diplôme du supérieur pendant cinq ans maximum).

Le Quotidien/AFP

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