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Tir mortel de Baldwin : l’armurière avait négligé de vérifier le revolver


L'acteur Alec Baldwin, qui est aussi producteur du film "Rust" sur lequel le drame s'est produit, a déploré cet "accident" qui avait selon lui "une chance sur mille milliards" de se produire. (photo archives AFP)

La jeune femme qui avait la responsabilité des armes à feu sur le tournage du western où Alec Baldwin a accidentellement tué une cinéaste fin octobre a déclaré aux enquêteurs qu’elle avait été négligente dans la vérification du revolver actionné par l’acteur juste avant le drame.

Hannah Gutierrez-Reed, armurière du film Rust, a été interrogée par les policiers qui cherchent notamment à déterminer comment une munition réelle a pu être introduite sur le tournage du western à petit budget, aboutissant à la mort de la directrice de la photographie, Halyna Hutchins. Cette dernière a été mortellement blessée lorsque Alec Baldwin a actionné un revolver, qui lui avait été présenté comme inoffensif, pendant qu’il travaillait une scène.

Selon un document diffusé mardi par les services du shérif de Santa Fe, dans l’État du Nouveau-Mexique, l’armurière a dit aux policiers qu’elle avait chargé cinq cartouches factices dans le revolver juste avant la pause déjeuner. À la reprise, elle avait extrait l’arme du coffre où elle l’avait placée et ajouté une sixième cartouche, remettant ensuite le revolver à un autre employé du tournage. Peu après, elle dit avoir entendu une détonation en provenance du plateau.

D’où proviennent les munitions ?

Hannah Gutierrez-Reed a déclaré aux enquêteurs qu’elle n’a « pas vraiment beaucoup vérifié » l’arme car elle était restée sous clef pendant le déjeuner. Elle avait auparavant affirmé ignorer la présence d’une quelconque munition réelle sur le tournage. La police a saisi plus de 500 munitions sur le tournage, présentées comme étant un mélange de cartouches à blanc, de cartouches factices et de quelques munitions suspectées d’être bien réelles.

Mardi, les enquêteurs ont fait état de possibles pistes pouvant expliquer la présence de ces munitions réelles, formellement interdites sur les tournages par les règles en vigueur dans l’industrie du cinéma aux États-Unis.

L’un des fournisseurs des munitions employées sur le tournage de Rust, Seth Kenney, a indiqué qu’il avait potentiellement vendu à l’équipe du film des munitions assemblées artisanalement – peut-être à partir d’éléments recyclés – dont le logo correspond à celui figurant sur la cartouche mortelle. De son côté, le père d’Hannah Guttierez-Reed, Thell Reed, un armurier de cinéma réputé, a précisé avoir fourni à Seth Kenney des munitions réelles « artisanales » pour les préparatifs d’un film sur lequel ils avaient collaboré auparavant. Et il affirme que son collègue ne les lui a jamais restituées.

L’enquête de police se poursuit et, si aucune arrestation n’a eu lieu, des poursuites pénales ne sont pas exclues si des responsabilités étaient établies.

Alec Baldwin, qui est aussi producteur de Rust, a déploré cet « accident » qui avait selon lui « une chance sur mille milliards » de se produire.

AFP/LQ

 

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