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Seed to Tree présente son deuxième album à la Rockhal


«Proportions» sera disponible à partir de vendredi soir, mais trois singles sont déjà parus. (photo Seed to Tree)

Le quatuor grand-ducal Seed to Tree présente son deuxième album, Proportions, vendredi soir à partir de 20h30 à la Rockhal. Un album moins folk, plus indie!

Les années passent, Seed to Tree reste! Voilà une décennie que le groupe de pop-folk-indie luxembourgeois joue, compose, tourne ensemble. Petit à petit, concert après festival, album après EP, il s’est même imposé comme un des groupes qui comptent sur la scène grand-ducale des musiques actuelles. Ni les études, ni la découverte du monde professionnel de la part de membres du groupe, ni le projet solo de son auteur et chanteur, Georges Goerens (Bartleby Delicate), ne semblent ralentir cette montée en puissance.

Une montée en puissance accompagnée d’une évolution musicale évidente. Très folk singer-songwriter au début, le groupe se positionne désormais plus dans une tendance indé. «Ça s’est fait de manière intuitive», explique le chanteur du quatuor, Georges Goerens. «Je pense que c’est parce que notre section rythmique vient plus d’un milieu hip-hop, electro, tandis que les deux mélodistes viennent plus du folk singer-songwriter. Là, on a réussi, plus que jamais, à proposer une vraie synthèse de tout ça. Même si on s’est pas mal engueulés pour en arriver là; c’est bien aussi ces moments de frottement dans un groupe!»

La musique s’est alignée sur le texte

Un nouveau son donc, encore en transition au moment de la sortie de l’EP Unconcerned, et qui semble désormais arrivé à destination. Un son où les instruments, sans prendre le dessus, jouent à égalité avec le chant, où la musique s’est alignée sur le texte. «Avec le groupe, on travaille avant tout la musique. Les textes que j’apporte sont discutés de manière musicale, par rapport aux sonorités du chant… On discute beaucoup là-dessus, mais jamais sur le sens profond du texte», reprend Georges Goerens qui garde désormais ses inspirations singer-songwriter et ses textes emplis de mélancolie philosophique pour son projet solo, qu’il définit comme «plus lo-fi; quelque chose de moins travaillé où je peux mettre le texte plus en avant».

Une réalité qui ne veut pas pour autant dire que les Seed to Tree n’ont rien à dire. «On cherche une bonne balance entre, d’un côté, l’envie d’être accessible au plus grand nombre, faire quelque chose qui a du groove, qui est dansant au niveau de la musique, et, de l’autre, quelque chose, avec un aspect un peu triste et mélancolique, mais toujours une graine d’espoir au bout dans l’écriture.» Et tant pis si certains considèrent qu’ils tendent vers du mainstream!

Résultat, des textes sur «la spontanéité et l’indépendance», sur «l’insupportable légèreté de l’être, déjà exprimée par Milan Kundera» se retrouvent posés sur une synth-pop atmosphérique, accompagnée de samples de batterie électronique et de riffs de guitare accrocheurs. Des références existentielles sur l’identité, la condition humaine, les réseaux sociaux… sont accompagnées de sonorités faites de beats de hip-hop, de moments electro-pop minimalistes, le tout avec çà et là des touches d’indie-pop, de folk bien sûr, mais aussi de world music.

Un travail de longue haleine pour le quatuor. Apart, le premier morceau de l’album, également la première chanson écrite de la nouvelle galette, a déjà quatre ans. C’est dire si Seed to Tree a tenu à bien faire! Un laps de temps qui permet aux auditeurs de percevoir l’évolution du groupe ces quatre dernières années à travers les différents morceaux de ce Proportions.

«Ce CD c’est nous, vraiment nous!»

Proportions sera donc disponible à partir de vendredi soir, mais trois singles sont déjà parus : Within Me, I Wouldn’t Mind, puis Integrity (You Don’t Owe Nothing to Me). Et Apart est déjà annoncé. Quatre singles pour un album 10 titres. «Les singles sont importants, lance Georges Goerens. Tout ce que tu publies avant la sortie de l’album, c’est nouveau pour le public et ça donne un aperçu de l’évolution du groupe, du nouveau son. C’est aussi une manière de donner quelque chose de nouveau aux fans. La plupart des groupes ne sortent d’ailleurs plus que des singles, plus du tout d’albums. Nous on est encore old school. Pour nous, l’album est un tout qui permet de faire des liens, des références intertextuelles entre les chansons. C’est une œuvre à part entière.»

Une œuvre, en tant que deuxième album du groupe, charnière, insiste le chanteur. «Pour Wandering, on était tellement jeunes… que, j’avoue, déjà trois mois après la sortie, on avait l’impression que certains morceaux ne nous représentaient plus. Maintenant, je veux être jugé sur ce Proportions. Ce CD c’est nous, vraiment nous! C’est le maximum qu’on pouvait faire. Si l’album n’est pas assez bon, ça veut dire qu’on n’est pas assez bons. Le deuxième album est une étape importante. Ça doit être une confirmation. Si les retours ne sont pas bons, je vais remettre plein de choses en question, la musique qu’on fait, moi en tant que musicien, etc.» Qu’il se rassure, l’album s’écoute avec plaisir. La balance entre profondeur et légèreté semble bonne et plusieurs belles surprises viennent compléter l’ensemble.

Pablo Chimienti

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