Le premier bébé conçu grâce à une nouvelle technique expérimentale controversée consistant à utiliser l’ADN de deux femmes dans l’embryon pour éviter la transmission d’une maladie héréditaire maternelle, est né en avril, a annoncé mardi l’American Society for Reproductive Medicine (ASRM) suscitant des réactions mitigées.
Cette première mondiale avait été initialement dévoilée par le magazine scientifique britannique New Scientist dans sa dernière édition.
Une technique inédite
Une équipe médicale internationale menée par le Dr John Zhang, du Centre New Hope Fertility à New York, a utilisé une technique inédite de transfert des matériaux génétiques du noyau pour éviter que la mère ne transmette à son enfant des gènes responsables du syndrome de Leigh. Ce syndrome est un trouble métabolique héréditaire rare qui se caractérise par la dégénérescence du système nerveux central.
Cette technique de conception assistée n’est pas autorisée aux Etats-Unis, ce qui a conduit l’équipe médicale à réaliser cette procédure au Mexique, où l’enfant est venu au monde. Les médecins ont transféré les matériaux génétiques contenant les chromosomes de la mère dans un ovule d’une donneuse dont les matériaux génétiques avaient été enlevés.
La femme qui a bénéficié de cette technique de procréation assistée avait déjà transmis ses gènes du syndrome de Leigh à ses deux précédents enfants, tous deux morts de cette pathologie. Elle avait aussi fait deux fausses couches.
Dans la mesure où l’ADN mitochondrial est transmis seulement par la mère, cette technologie permet de minimiser la transmission de gènes maternels défectueux, explique l’ASRM. Elle précise que l’équipe médicale a pu féconder cinq ovules avec du sperme du père, dont quatre étaient viables. Parmi ceux-ci, un était normal et les médecins l’ont réimplanté dans la mère.
Le Quotidien/afp