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[Musée] Une année déjà pleine au Casino de Luxembourg !


On retrouvera notamment Rachael Maclean au Casino de Luxembourg en février (Illustration : Rachel Maclean).

Avant les fêtes de fin d’année, le Casino se plongeait déjà dans son année 2020. Au menu des douze prochains mois, donc, des propositions «éclectiques» en tout point et l’inauguration d’un nouvel espace artistique.

S’il y a bien une tradition qui dure au Casino, c’est la propension de son équipe à vite clore un exercice pour aussitôt se replonger dans le suivant. Mais si, inexorablement, les années s’enchaînent, le musée, lui, évite de tomber dans un rythme ronflant, toujours motivé, selon les dires de son directeur, Kevin Muhlen, à faire dans «l’éclectisme», à travers des propositions tantôt «complémentaires», tantôt «en opposition». Disons que pour résumer, l’essentiel réside dans ces allers-retours, pourvu qu’ils tissent des ponts entre les styles, générations, pratiques et courants. L’année à venir devrait, une nouvelle fois, en témoigner. Revue de détail.

Quand un artiste influence l’autre

Première nouveauté au Casino : l’aménagement d’un nouvel espace, permis grâce à une ouverture entre deux salles (anciennement Blackbox). L’idée? Mettre en relation deux artistes aux visions distinctes, mais réunis là autour de notions communes, même anecdotiques. Démarré mi-décembre, «By the edges of our absence» est ainsi à voir comme un dialogue entre «deux pratiques individuelles», en l’occurrence celle de l’artiste australien Alasdair Asmussen Doyle et celle de la Française Judith Deschamps, le premier s’appuyant sur l’image (et l’eau salée), la seconde sur le son (et le larynx). Mieux : dans quelques jours, le duo sera l’objet d’une «expérience» articulée autour d’une question : «Comment transmettre l’art sans œuvre?». Une visite guidée, prenant appui sur l’espace vide et l’imaginaire qu’il suscite, sera ainsi au programme.

Des duos à la baguette

Artiste «pionnier» du XXe siècle, Alvin Lucier est l’un des compositeurs les plus influents de sa génération. À l’occasion des cinquante ans de son œuvre majeure, I Am Sitting in a Room (1969), son travail sera remis en lumière par l’un de ses «héritiers», le «designer» sonore Patrick Muller. Une «confrontation» entre passé et présent. Entre construction et déconstruction. Plus tard, on retrouvera l’univers coloré et déroutant de Rachel Maclean, déjà invitée au Casino en 2015 («OK, You’ve Had Your Fun». Ses visions cinématographiques flamboyantes et saturées évoquant, pêle-mêle, l’univers du jeu vidéo et l’avenir incertain de la Grande-Bretagne confrontée au Brexit, seront soutenues par celles de son invité Ben Wheele, à l’esthétisme proche, même si lui n’utilise pas la VR (réalité virtuelle) et qu’il aime se perdre dans les méandres d’internet. Des bas-fonds «sombres, labyrinthiques et vertigineux».
Autre duo, encore, mais aux connexions familiales cette fois-ci. D’un côté, Sophie Jung, l’une des artistes les plus en vogue au pays – elle est d’ailleurs «très active» à l’international, explique le musée qui rattrape le coup en lui offrant sa première exposition monographique à domicile. De l’autre, Germaine Hoffmann, qui n’est autre que sa grand-mère, auteure de nombreux collages et peintures qui n’ont «jamais eu la visibilité méritée», précise le Casino. Ce sera chose faite, à travers une «autre perspective».

Un nouvel espace artistique

En accord avec le ministère de la Culture et dans un souci d’élargir son champ d’action, le Casino assurera, à partir du 15 mai prochain, la programmation de la galerie du Konschthaus Beim Engel. Son objectif? «Proposer un soutien et un tremplin à la jeune création», notamment nationale qui, au Luxembourg, a du mal à faire sa place «faute d’une école d’art ou d’un enseignement artistique supérieur», explique Kevin Muhlen.
Le lieu – désormais nommé Casino Display – s’appuiera sur une programmation en trois axes : des résidences d’artistes avec ateliers ouverts et/ou expositions, mais aussi une prospection soutenue dans les écoles partenaires avec comme objectif une exposition annuelle regroupant plusieurs étudiant(e)s et jeunes artistes repéré(e)s durant l’année. En outre, une première exposition personnelle sera également proposée à un(e) jeune artiste luxembourgeois(e).
Celle qui inaugurera l’endroit sera l’artiste Marie-Luce Theis avec l’exposition «États des lieux, prévue dans le cadre du projet Triennials – satellite de la Triennale Jeune Création 2020. Rappelons que celle-ci, tournée vers la génération «Y», conviera – au Casino comme aux Rotondes – quelque 40 artistes nés entre 1981 et 1996 pour mieux saisir leurs préoccupations et leur vision de l’avenir.

La parole aux commissaires 

Fidèle à sa mission d’expérimentation, le Casino permettra également à des commissaires indépendant(e)s d’y développer des propositions d’envergure. Benjamin Bianciotto assurera ainsi la gestion de l’exposition thématique «L’homme gris», poursuivant sa thèse de doctorat autour des représentations du diable dans l’art contemporain. Amelia Ishmael, quant à elle, explorera le travail d’Aldo Tambellini – pionnier, dans les années 1960-70, de l’art pluridisciplinaire – en y apportant, évidemment, des résonances contemporaines.

Grégory Cimatti

Notez-le déjà

Alasdair Asmussen Doyle & Judith Deschamps –
«By the edges of our absence»
Jusqu’au 16 février
Soirée spéciale le 16 janvier à 19 h

Patrick Muller – «Sitting for decades»
Du 25 janvier au 9 février

Rachel Maclean – «I’m terribly sorry»
Ben Wheele – «Deep | Dark | Dank»
Du 29 février au 19 avril

Sophie Jung
Du 7 mars au 7 juin
Germaine Hoffmann
Du 25 avril au 14 juin

Marie-Luce Theis – «États des lieux»
Du 15 mai au 19 juillet
Au Casino Display

Triennale Jeune Création – «Brave New World Order»
Du 26 juin au 30 août
Au Casino et aux Rotondes

«L’Homme gris» (titre provisoire) – Exposition collective
«Black Air» (titre provisoire) – Exposition collective
Du 26 septembre au 10 janvier 2021

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