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Mein Kampf à l’étude dans les lycées allemands


"Mieux vaut que la présentation de Mein Kampf soit faite par des enseignants chevronnés", estiment leurs représentants. (Photo AFP)

L’Association des enseignants allemands s’est dite favorable vendredi à une utilisation au lycée de l’édition commentée de « Mein Kampf » à paraître en janvier, pour aider à « immuniser » les adolescents contre « l’extrémisme ».

« Mieux vaut que la présentation de Mein Kampf soit faite par des enseignants chevronnés », a estimé auprès du quotidien économique Handelsblatt Josef Kraus, le président de l’association, rappelant que les adolescents qui le souhaitent n’auraient aucun mal à se procurer l’ouvrage sur Internet. Les droits sur le pamphlet antisémite d’Adolf Hitler, rédigé en 1924 alors qu’il croupissait en prison, tombent dans le domaine public le 1er janvier, ce qui rend possible la publication en Allemagne d’une édition annotée de milliers de commentaires réalisée par un institut de recherche sur le nazisme.

« Un traitement professionnel d’extraits du texte, en classe, peut contribuer de façon importante à l’immunisation des adolescents contre l’extrémisme politique », a poursuivi Josef Kraus, jugeant l’étude du livre réservée aux élèves de second cycle, à partir de 16 ou 17 ans.

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Le responsable des questions éducatives au sein du parti social-démocrate (SPD), Ernst Dieter Rossmann, a lui aussi jugé qu’ « expliquer le mécanisme de la propagande fait partie d’une éducation moderne menée par des enseignants qualifiés pour cela ».

Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, la Bavière, qui détient les droits jusqu’ici, s’oppose à la réédition de Mein Kampf même si le livre n’est pas interdit en tant que tel. Des éditions originales peuvent ainsi se trouver chez certains antiquaires. Après le 1er janvier 2016, les autorités allemandes veulent toutefois poursuivre en justice ceux qui chercheraient à éditer le brûlot tel quel, pour notamment « incitation à la haine raciale ». Elles veulent empêcher que des groupuscules d’extrême-droite ne s’emparent de l’ouvrage.

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