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Les seniors prennent trop de médicaments !


(Photo : dr)

Une part importante des seniors de plus de 65 ans prend au moins 7 médicaments différents, et beaucoup d’entre eux encore bien davantage, 14 en moyenne, selon le mensuel 60 Millions de consommateurs, qui alerte sur les dangers de la surconsommation de médicaments.

Des accidents graves

« Une surconsommation qui peut entraîner des chutes et d’autres accidents graves » (hémorragies…) et des hospitalisations, souligne le mensuel dans son édition d’octobre, dont les chiffres s’appuient sur une étude qui a identifié sur 449 000 seniors de plus de 65 ans, près de 155 000 personnes polymédiquées (7 médicaments au moins), via 2 600 pharmacies.

Cette étude commandée à OpenHealth Company par la société Santéclair suggère que la consommation de médicaments est très élevée chez ces seniors polymédiqués puisque la majorité d’entre eux prend en moyenne 14 médicaments différents. Et encore « c’est une fourchette basse parce que l’automédication n’est prise en compte que si elle est associée à une prescription médicale », précise 60 Millions.

Les accidents liés aux médicaments occasionnent 130 000 hospitalisations et 7 500 décès par an parmi les plus 65 ans, d’après l’Assurance maladie.
Parce qu’avec l’âge on souffre plus souvent de maladies multiples (diabète, hypertension, Parkinson…), plusieurs traitements peuvent être essentiels, sans pour autant justifier toutes ces « ordonnances à rallonge » dont les effets secondaires, en dehors des risques sévères, peuvent altérer la qualité de vie des patients.

Simon, 82 ans, 13 médicaments

Au point que lassés, ces derniers peuvent arrêter d’en prendre, certains sans oser en parler à leur médecin. Comme Simon, diabétique qui, à presque 82 ans, est censé prendre 13 médicaments par jour, mais concède n’en prendre dans les faits que six ou sept, relate le magazine. Il avait même un moment «tout arrêté, sauf l’insuline» parce qu’il souffrait alors de constipation.

« Attention au mélange, au cocktail », lance Claude Rambaud de France Assos Santé qui représente l’Union nationale des associations agréées d’usagers du système de santé, partenaire de l’initiative du magazine présentée jeudi.

« Les médicaments sauvent des vies tous les jours » mais cela ne justifie pas dit-elle, les 47% des personnes qui consomment des psychotropes de la famille des benzodiazépines (contre l’anxiété ou pour dormir), d’après l’étude.  « Les gens ne doivent pas prendre à longueur d’année des benzodiazépines » qui peuvent induire des risques de chutes et de désorientation, poursuit-elle.

Un problème de coordination entre les médecins

« Il faut une vraie coordination entre les médecins» et un «vrai dossier médical partagé » pour faire en sorte qu’on allège les ordonnances, estime pour sa part Gérard Raymond, président de la Fédération française des diabétiques.

« Rien n’est prévu pour la coordination », déplore Claude Rambaud. Elle réclame qu’ »on mette à disposition des patients l’outil qui leur permettent d’avoir en permanence l’intégralité de leurs traitements » sur leur téléphone portable avec une version française de l’appli blue button. Le patient pourrait le montrer aux différents médecins consultés (spécialistes et généraliste) pour qu’ils en tiennent compte.

En tout cas, « il faut faire le point régulièrement avec son médecin et lui apporter les ordonnances des spécialistes ou d’autres médecins et noter ce qu’on a acheté en plus soi-même » sans ordonnance, conseille-t-elle. Ceci afin de réviser l’ordonnance pour vérifier si tous les médicaments prescrits correspondent à l’état de santé des patients, en nombre et en doses.

Réévaluation régulière nécessaire

Cette réévaluation régulière est l’occasion d’écarter « les médicaments qui ne sont plus indispensables ou carrément devenus inappropriés. Et surtout de rappeler au patient quels traitements sont incontournables pour sa santé », insiste le magazine.

Pour éviter l’accumulation des médicaments dans l’organisme, la fonction rénale doit aussi faire l’objet d’une surveillance régulière, avec une prise de sang, chez les personnes âgées, rappelle 60 millions.

Le Quotidien / AFP

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