Les Rotondes gardent le rythme

À Bonnevoie, on garde les habitudes et le rythme, avec une généreuse et dense affiche mise sous le signe de l’ «exploration culturelle».

Le bisou de Nancy Braun, la présidente du conseil d’administration, une tape amicale à son successeur Steph Meyers, sans oublier les remerciements et les superlatifs de circonstance… Jeudi, Robert Garcia, directeur des Rotondes depuis 2008, présentait la prochaine saison d’ «un lieu de vie» pour lequel il s’est battu. Huit années de luttes, d’espoirs déçus, de problématiques qui prendront fin début septembre.

Son ardeur et celle, bien sûr, de son équipe auront au moins permis de donner du corps et vie à la promesse de 2007, et ainsi d’avoir pu profiter, ne serait-ce que quelques mois – pour plusieurs d’attente et de frustration – du site de Bonnevoie, même partiellement. Aujourd’hui, c’est un fait, les Rotondes peuvent tourner sans son mentor. Pour preuve, cette nouvelle saison qui se profile, fidèle à la philosophie de cet incubateur d’initiatives et laboratoire créatif, à savoir combiner appétit culturel et ancrage territorial, comme social.

Et une fois encore, la charte semble respectée, notamment avec ce vaste panel de spectacles novateurs (danse, cirque, théâtre…) – 38 pour la saison à venir pour 104 représentations – domaine où les Rotondes se sont fait un nom, une clientèle, et qui lui a sûrement valu de rester à flot lorsque ça tanguait sévèrement. Dans cette institution sensible à l’idée d’ «exploration culturelle», une carte donne désormais au public les moyens d’attiser leur curiosité. Et avec pas moins de 400 évènements programmés l’année dernière, il aura de quoi faire.

Une journée dédiée au piano

Comme si ça ne suffisait pas, de nouvelles initiatives sont à relever, comme ce Piano Day (29 mars 2017), où l’instrument sera exploré sous toutes ses coutures, ou cette version enrichie des déjà très appréciés «Chrëschtdeeg am Theater». On retrouvera également, pour la quatrième fois, la Triennale Jeune Création, qui honore la jeune et nouvelle garde contemporaine au Luxembourg et en Grande-Région (30 juin 2017), tandis qu’un coup de projecteur sera mis sur les arts numériques (Multiplica).

Expositions, concerts exigeants (dont l’imminent festival Congés annulés), ateliers créatifs impliquant les résidents (Labo), débats et conférences, partages d’idées avec les associations locales et jeunes activistes (volet «Synergies») complètent ce programme tentaculaire, sous le regard curieux de Guy Arendt, secrétaire d’État à la Culture. Après des années d’insensibilité – voire de méconnaissance – politique, certaines oreilles semblent aujourd’hui ouvertes. Robert Garcia peut souffler.

Grégory Cimatti