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Le « Train-fantôme » de Sturtevant de retour au Musée d’art moderne de la ville de Paris


Le "Train fantôme" ("The House of horrors") alterne un parcours de figures imposées (monstres, morts-vivants, chauve-souris, Frankenstein....) et des représentations d'oeuvres ou de performances d'artistes connus pour leur sens de la provocation. (Photo : DR)

Le « Train-fantôme » est de retour au Musée d’art moderne de la ville de Paris : créée par l’Américaine Elaine Sturtevant et déjà exposée en 2010, cette réplique décalée de la classique attraction foraine fait désormais partie des collections.

« Il est tel qu’on peut le voir dans une fête foraine, mais en même temps, ce n’est pas un train-fantôme déplacé dans un musée », souligne Anne Dressen, commissaire de l’exposition de 2010 et responsable de cette nouvelle installation (visible jusqu’au 15 mai 2016).

C’est l’artiste elle-même, décédée en mai 2014, qui, avec son marchand Thaddaeus Ropac, a donné au Mam de la ville de Paris cette pièce de 300 m2, considérée comme un de ses chefs-d’oeuvre.

Le « Train fantôme » (« The House of horrors ») alterne un parcours de figures imposées (monstres, morts-vivants, chauve-souris, Frankenstein….) et des représentations d’oeuvres ou de performances d’artistes connus pour leur sens de la provocation : Paul McCarthy se mutilant le bras dans la vidéo « The Painter » de 1992, une tête coupée qui parle inspirée d’une photo de Damien Hirst ou une scène de scatologie extraite du film « Pink Flamingos » de John Waters. Autant dire que le « Train-fantôme » n’est pas vraiment destiné aux enfants.

 

Elaine Sturtevant est souvent présentée comme la précurseure du mouvement appropriationniste consistant à utiliser, avec ou sans autorisation, des images ou des objets et à les reproduire comme oeuvres d’art.

Une démarche récusée par Sturtevant elle-même qui a refait, avec beaucoup de virtuosité technique, des oeuvres d’Andy Warhol, Jasper Johns, Marcel Duchamp ou Joseph Beuys, parfois avec l’autorisation de certains d’entre eux.

« Elle estime que ses oeuvres sont des originaux », explique Anne Dressen, mais cette démarche de reproduction « a fait l’objet de trop de quiproquos ». Après cette période, Sturtevant quitte le monde de l’art pendant 10 ans.

Entretemps, le mouvement « appropriationniste » va prendre son essor avec des artistes comme Mike Bidlo, Sherrie Levine et surtout Richard Prince, dont certaines oeuvres ont un temps atteint des records d’enchères.

De retour dans les années 90, Sturtevant choisit la vidéo et se montre pionnière dans le collage des images.

« Elle a choisi de répondre au vulgaire par la vulgarité, à la violence larvée par la violence frontale, à l’obscénité sous-jacente par l’obscène avéré et à l’hypocrisie par la provocation directe », écrit Anne Dressen.

AFP

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