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Le phénomène « La La Land » en avant-première au Luxembourg


Si "La La Land" offre de nombreux clins d'œil aux classiques américains du genre, il s'inscrit dans un Los Angeles à mi-chemin entre réalité et féerie. (photo DR)

Film jubilatoire couronné aux Golden Globes et favori pour les Oscars, la comédie musicale La La Land rend hommage aux classiques du genre en faisant chanter et danser les stars Ryan Gosling et Emma Stone.

Plein d’énergie, pétillant et coloré, La La Land, qui démarre par une scène d’embouteillages se transformant en ballet virevoltant, narre l’idylle à Los Angeles entre un jeune pianiste de jazz, Sebastian (Ryan Gosling), et une aspirante actrice, Mia (Emma Stone), qui enchaîne les auditions tout en travaillant dans un café. Sebastian et Mia se rencontrent au volant de leur voiture, puis se revoient et tombent amoureux.

Après les premiers temps du coup de foudre, leur histoire d’amour, racontée à travers les saisons qui défilent, va être mise à l’épreuve alors que leurs ambitions professionnelles les éloignent. À partir de cette trame, Damien Chazelle, nouveau prodige d’Hollywood, qui avait déjà impressionné avec son deuxième film Whiplash (2014) – sur la relation entre un étudiant en percussions et son professeur tyrannique –, dit avoir voulu signer «un film sur deux êtres animés par des rêves quasi irréalisables qui les poussent l’un vers l’autre, mais qui les divisent aussi».

«Même si La La Land est très différent de Whiplash à bien des égards, ces deux films parlent d’un sujet qui me tient beaucoup à cœur : comment trouver un équilibre entre l’art et la vie, entre les rêves et la réalité – et plus précisément comment trouver un équilibre entre son rapport à son art et son rapport aux autres», ajoute-t-il.

«Avec La La Land, je voulais aborder ces thèmes en utilisant la musique, les chansons et la danse. Je trouve que la comédie musicale est le genre par excellence qui permet d’évoquer ce délicat dosage entre rêve et réalité.» Damien Chazelle, passionné de cinéma, mais aussi de musique, s’inspire de l’univers de la comédie musicale hollywoodienne comme Singing in the Rain, mais aussi des films de Jacques Demy comme Les Parapluies de Cherbourg.

«Influencé par Jacques Demy»

«C’est sans doute Demy qui m’a le plus influencé, non seulement pour ce film, mais pour tout ce que j’ai fait jusque-là», dit le réalisateur de 32 ans, dont le père est français. Le compositeur de la musique, Justin Hurwitz, qui avait déjà signé celle de Whiplash, a indiqué que Michel Legrand, qui a travaillé avec Jacques Demy, avait été une «énorme inspiration» pour ce film.

Musique très présente, couleurs vives et rythme enlevé, tout évoque avec nostalgie les codes du genre tout en les renouvelant, tandis que la bande originale, entêtante, fait danser les acteurs dans divers lieux emblématiques de Los Angeles. De l’Observatoire de Griffith Park, où se déroulait l’une des scènes de Rebel without a Cause à une autoroute, en passant par des parkings, cafés et clubs de la ville, Damien Chazelle inscrit ce film dans un Los Angeles à mi-chemin entre réalité et féerie, où chacun poursuit ses rêves.

«Avec La La Land, je voulais raconter une histoire d’amour et réaliser une comédie musicale digne de celles qui m’ont enchanté quand j’étais gamin, mais en l’inscrivant dans un contexte très actuel», explique-t-il. Très bien accueilli à la Mostra de Venise et récompensé par sept Golden Globes – sur sept nominations, un record –, bien parti pour les Oscars, ce film tour à tour euphorique et mélancolique séduit aussi par les performances de ses acteurs, parfaits dans leurs rôles de rêveurs des temps modernes.

Emma Stone (Magic in the Moonlight) et Ryan Gosling (Drive), déjà réunis en 2011 dans la comédie romantique Crazy, Stupid, Love, y rappellent le couple mythique Fred Astaire et Ginger Rogers. Le couple a répété pendant plus de deux mois avec la chorégraphe Mandy Moore et Ryan Gosling a aussi dû travailler pendant trois mois pour pouvoir jouer les scènes de piano.

Avant-première ce lundi soir. Utopolis (Luxembourg), à 19h. Utopolis Belval (Esch), à 20h.

 

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