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Le Luxembourg en premier lieu

490_0008_14720537_201701201919_0001La formation des nations, comment est-elle liée au processus démocratique (la participation politique) ? C’est la question que se posent Norbert Franz et Jean-Paul Lehners, les auteurs d’un livre paru dans la collection Luxemburg-Studien. Études luxembourgeoises (vol. 2, uni.lu) : Nationenbildung und Demokratie. Europäische Entwicklungen gesellschaftlicher Partizipation. (ISBN 978-3-632-73257-4, paru à Francfort [D] en 2013).

L’introduction des éditeurs situe le questionnement scientifique évidemment dans l’avènement des temps nouveaux avec la Révolution française (eh bien, oui !) et la fin de l’Ancien Régime, n’en déplaise aux populistes géographes et physiciens, théoriciens révisionnistes de l’Aktioun Lëzeboia et de Wee 2050/Nee 2015.

Les auteurs connaissent parfaitement les limites de leur approche lorsqu’ils affirment que «la science historique contemporaine admet le postulat de la distance maximale avec le processus soci(ét)al» (haut de la page 14). Pareille négation de la dialectique historique est conforme à un état d’esprit de la modernité dont le nouveau président des États-Unis a témoigné dans son allocution lors de sa prestation de serment vendredi à Washington D.C. Elle est conforme aussi à la perte de rayonnement de la science historique en tant que science sociale dans notre pays. Il est cependant remarquable que les jeunes historiens développent une approche plus critique à leur discipline en constatant que depuis le XIXe siècle la science historique était instrumentalisée pour la légitimation de la formation de la Nation.

Jean Rhein

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