Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La huitième édition de Sonic Visions, festival ô combien emblématique de la Rockhal, débarque le 6 novembre. D’un côté, des concerts en pagaille (plus de 40 cette année). De l’autre, des conférences et des ateliers pour affiner son regard sur la création musicale d’aujourd’hui et de demain.
Sonic Visions est à voir comme un iceberg, un miroir à deux faces avec une partie visible et l’autre plus absconse. D’un côté, la scène, donc, avec de nombreux artistes aux statuts bien distincts, réunis dans un line up «réfléchi» et qui refuse «la facilité», selon les organisateurs.
Y sont réunis, pêle-mêle, des pointures – il faut bien que le public se raccroche à quelque chose – des groupes locaux au potentiel certain et, entre les deux, un paquet de découvertes, car à la Rockhal, on se veut passeur de talents en devenir.
Ainsi, les années précédentes, des calibres actuels comme St. Vincent, London Grammar, Benjamin Clémentine ou encore Courtney Barnett se sont «présentés» à Belval. Une recette qui fait des émules : 4 000 spectateurs se sont rassemblés, trois jours durant, autour de quatre scènes.
«Potentiel énorme»
Gageons qu’avec cette nouvelle mouture, rassemblant sous une même bannière éclectique Alabama Shakes, Namika et Monophona, le public sera également du rendez-vous à la mi-novembre. Mais si effervescence il y a sur le «dancefloor», ça s’agite aussi en coulisses !
En effet, avant les festivités nocturnes, la journée, l’ambiance est plutôt studieuse, avec tout un programme de conférences et d’ateliers, ainsi qu’une table ronde favorisant les discussions et les rencontres –ils étaient 300 participants, musiciens, comme professionnels, à y participer en 2014.
L’idée est simple : donner les outils nécessaires et les informations essentielles pour les artistes, groupes et professionnels de la musique, confirmés ou en herbe, désireux de développer leur projet et de récolter de nouvelles idées créatives pour l’avancement de leur parcours. Les curieux, comme ceux dans le besoin, passent ainsi entre les mains d’experts, discutant aussi bien des problématiques liées à une tournée que du management d’artiste. La rencontre avec des professionnels du milieu peut même être, pour certains, le déclencheur d’une carrière tant espérée.
Pour le directeur de la Rockhal, Olivier Toth, le festival «met la barre toujours plus haut» chaque année. Preuve en est, une nouvelle fois, avec une première journée consacrée exclusivement au metal. Mieux : il faudra dès lors composer avec les universitaires de Belval, qui débarquent sur place cette semaine. Un «potentiel énorme» pour Sonic Visions, qui compte bien en profiter à l’avenir.
Grégory Cimatti
Plus d’infos et réservations, sur le site de Sonic Visions
Coups de cœur et programme
WARM UP SHOW (6 novembre). Son Lux : brillant compositeur et désormais grand performeur, le New-Yorkais Ryan Lott, planqué derrière ses machines, bricole une electro-pop moderne des plus saisissantes.
Autres concerts : Josef Salvat et Napoleon Gold.
METAL DAY (12 novembre). Pour la première fois depuis sa création, Sonic Visions propose une journée entièrement consacrée à la musique metal. Le focus se fera prioritairement sur la scène locale (Miles to Perdition, Scarred, Retrace My Fragments) et de la Grande Région (Deficiency, Ichor). La tête d’affiche est toutefois norvégienne (Shining). Les fans du genre auront même le droit à une foire aux disques «100% metal».
SONIC VISIONS DAY 1 (13 novembre). Beatmaker français, Fakear sévit avec une electro envoûtante rythmée de synthétiseurs lumineux. Une expérience quasi mystique.
Jack Garratt Barbe en pagaille et gros biscottos : cet Anglais fait tout lui-même. Un homme-orchestre plutôt costaud, mais tout en subtilité. Rag’n’Bone Man Il s’illustre dans le rap (Rum Committee) comme à la guitare. Gare à ses prestations féroces !
Autres concerts : AaRON – Death Cab for Cutie – Black Box Revelation – Corbi – Seed to Tree – Heartbeat Parade – 3somesisters – Oazo – Fickle Friends – When ‘Airy Met Fairy.
SONIC VISIONS DAY 2 (14 novembre). Alabama Shakes Sound and Color : leur second album, est l’un des plus réussis de l’année. La soul de Brittany Howard et sa bande est d’une classe rare.
Catfish and the Bottlemen : énergie scénique, guitares à gogo… Voilà une des sensations excitantes du Royaume-Uni ! Algiers : un alliage détonnant de gospel, soul et post-punk. Son premier album, sorti cette année, en est une géniale illustration.
Autres concerts : José González – Tobias Jesso Jr. – Namika – Mutiny On the Bounty – Michael Kiwanuka – Flo Morrissey – Kensington – Alex Vargas – Monophona – IshDARR – Mammút – Ice In My Eyes – Cleveland.
