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Le « déconfinement » fait son entrée dans le dictionnaire, « Avoir le cul dans le beurre » aussi…


Les nouveaux mots du Larousse sont arrivés. (Photo DR)

Sur toutes les lèvres mais absent du lexique, le mot « déconfinement » fait enfin son entrée dans le dictionnaire à côté de mots moins réjouissants comme « covid ».

« Parfois, tout s’emballe, et des mots qu’on n’avait pas forcément vus venir s’imposent massivement dans l’usage courant. C’est ce qui arrive avec les mots « covid », « déconfinement » (…) « télétravailler » ou encore « téléconsultation », passés dans l’usage quotidien avec la même brusquerie et la même rapidité que la pandémie à laquelle il nous faut faire face », ont expliqué jeudi les rédacteurs du Petit Robert en présentant l’édition 2021 de leur dictionnaire.

« Covid », mot masculin ou féminin, précise le Petit Robert ou « déconfinement » ne seront insérés que dans les éditions numériques du Robert. Il faudra encore un peu patienter pour les trouver dans la version papier. Plusieurs définitions ont été complétées. Ainsi, au mot « barrière » est venue s’ajouter l’expression « geste, mesure barrière » (précaution prise dans la vie quotidienne pour limiter la propagation d’un virus, d’une maladie). A la définition de « cluster » on trouve aussi désormais « foyer épidémique ».

La langue se déconfine

Les mots nouveaux de la version papier de l’édition 2021 du Petit Robert (en librairie à partir du 4 juin) ne se limitent pas à la sphère sanitaire. Parmi les mots nouveaux on relève « cloud », « collapsologie » ou « sexto ». Si beaucoup de nouveaux mots sont d’origine anglo-saxonne on se régale avec les mots venus de la francophonie. On apprend ainsi qu’en Belgique, lorsqu’il fait « douf », c’est que le temps est lourd. On qualifie de « nareux » ceux qui se montrent difficiles quant à la propreté de la nourriture et des couverts. Un « succès bête » est un succès considérable alors qu’un « bête papier » est un papier ordinaire, sans importance.

« Avoir le cul dans le beurre », c’est vivre dans l’aisance. Quant à l’expression « pincer son français », elle signifie « parler le français avec une certaine préciosité ou avec l’accent parisien ». En Suisse, on peut être « déçu en bien », c’est-à-dire agréablement surpris, et « bobet » signifie « idiot, nigaud ». Au Canada, « se désâmer » veut dire « se donner beaucoup de mal ». Une personne « bête » est méchante ou désagréable. « Partir à l’épouvante », c’est partir à toute vitesse. Certains découvriront aussi que les Canadiens disent « ça prend » pour « il faut » et que « faire un petit velours à quelqu’un », c’est lui faire plaisir.

« Loin d’être restée confinée, la langue française telle que la présente ce dictionnaire manifeste sa vitalité, sa force d’expansion, son ouverture et, pour employer un mot à la mode, sa résilience cette année », s’est félicité le linguiste et lexicographe Alain Rey.

 

LQ / AFP

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