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« Le clown est l’art de la scène le plus novateur qui existe »


Cirque, musique, cinéma... Toute une palette clownesque à découvrir à la KuFa ! (photo ©Pascale Scherrer)

Pour la huitième année consécutive, les clowns envahissent la Kulturfabrik à l’occasion de Clown in Progress. L’édition 2018 se tiendra du 2 au 13 octobre.

« La meilleure critique du nazisme, c’est un clown qui l’a faite ! Charlie Chaplin, avec Le Dictateur », lance Serge Basso, le directeur de la Kulturfabrik d’Esch-sur-Alzette lors de la présentation de la huitième édition du festival Clown in Progress. «Un clown est quelqu’un qui est en lien direct et constant avec l’autre, qui a un regard poétique et drôle sur le monde et qui transgresse avec humour», ajoute celui qui avoue avec plaisir aimer cette transgression. Ce n’est donc pas un hasard si c’est chez lui, à la Kulturfabrik, qu’est né ce «festival unique dans toute la Grande Région, consacré au clown d’aujourd’hui».

Ici, en effet, point d’Auguste ou de clown blanc, comme on peut les voir dans les cirques, mais leur variante contemporaine. «Le clown est l’art de la scène le plus novateur qui existe aujourd’hui», reprend le responsable des lieux.

Si la manifestation durera deux semaines, la première est, en majeure partie, pensée pour les professionnels – ou assimilés – avec un stage intensif sur six jours avec Michel Dallaire, «un des plus grands pédagogues du monde», lance le clown Champion. «En ce qui concerne l’art clownesque en tout cas», tempère Serge Basso. Le stage, qui a affiché complet en à peine trois jours, se tiendra à Luxembourg, dans les locaux de la troupe Zaltimbanq.

Et ce ne sera pas la seule manifestation de Clown in Progress à se tenir hors des murs de la KuFa. Le mercredi 10, la Mesa, Maison de la transition, accueillera à Esch la «conférence savante et délirante» de Champion sur l’art contemporain. Un premier jet sur le prochain projet solo du clown, dont l’alter ego sans costume, Francis Albiero, est le directeur artistique de la manifestation.

Du cirque à la danse contemporaine

Tout le reste du programme se déroulera dans les anciens abattoirs d’Esch. Aussi bien l’exposition «Quel cirque !» réalisée par les élèves de l’École internationale Differdange/Esch-sur-Alzette, qui s’ouvrira le 4 octobre, que les projections des films, les spectacles et les concerts.

En matière de cinéma, les organisateurs proposent au public de découvrir deux grands films méconnus sur les clowns : Funny Bones, de Peter Chelson (1995) et Au revoir monsieur Grock, de Pierre Billon (1950). Présentés au Kinosch, ces longs métrages sont toujours prévus en avant-première des spectacles. Et les horaires bien évidemment aménagés pour que les spectateurs puissent assister aux deux.

Les spectacles, venons-en. Le jeudi 11, la KuFa accueillera Les Rois vagabonds avec leur spectacle Concerto pour deux clowns, où les musiques de Vivaldi, Strauss ou encore Bach seront accompagnées de mimes, acrobaties et autres clowneries. «Un spectacle poétique et amusant qu’on voulait présenter depuis des années», avouent des responsables ravis. Ravis également d’accueillir, le lendemain, un des plus célèbres clowns contemporains, Jango Edwards, dont le spectacle, avec également le clown espagnol Cristi Garbo, s’annonce comme toujours «drôle, fou et extravagant».

Le samedi 13, enfin, c’est une fin en feu d’artifice que proposera le festival avec, en introduction, un spectacle de danse contemporaine, avec Francis Albiero et Lucile Guin, puis le traditionnel «Cabaret clown», avec, cette année le featuring du Messin Cascadeur (Victoires de la musique dans la catégorie album de musique électronique/dance).

Pablo Chimienti

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