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La Passerelle, Florange : « Pas de spectacles entre octobre et décembre »


Rémy Dick et Pascal Jaskula évoquent les dossiers en cours, notamment les travaux d’extension de La Passerelle, qui commenceront à l’été 2021 pour s’achever en 2023 (Photo : RL).

Covid-19, annulation des spectacles, préparation de la saison 2020/2021, projet d’extension… Rémy Dick et Pascal Jaskula, programmateur de la fameuse salle La Passerelle à Florange, reviennent sur la stratégie de sortie de crise.

Pascal Jaskula, en tant que programmateur, comment avez-vous vécu cette crise qui a entraîné l’annulation des spectacles de La Passerelle ?
Pascal Jaskula : « J’ai pris d’emblée la mesure du problème. Dès le mois de mars, les producteurs m’appelaient pour reporter les spectacles en mai. Je leur répondais que ce n’était pas possible, je savais qu’il fallait attendre. Si l’État imposait l’interdiction des spectacles, je savais que ce n’était pas que pour quinze jours. »

Les salles ont le droit de rouvrir si elles respectent un protocole sanitaire strict. D’un autre côté, les événements en extérieur sont autorisés sous conditions. Selon vous, le ministre de la Culture est-il assez clair dans ses consignes ?
P. J. : « Pas du tout ! On est dans le flou total ! C’est pour ça qu’on a raison de ne rien faire d’octobre à décembre. On ne peut pas se permettre de séparer les gens d’un siège. On laisse déjà tellement d’argent dans une salle de 400 spectateurs, on ne va pas les séparer pour faire 150 spectateurs. Il faut être réaliste.»

Comment prépare-t-on une saison, dans ces conditions ?
P. J. : « Nous avons vu le maire, et nous avons décidé de ne pas faire de spectacle entre octobre et décembre. On est trop dans le flou, nous ne pouvons pas nous projeter. On a préféré se laisser une marge pour préparer une saison de janvier à avril. »

Comment avez-vous pris cette décision ?
Rémy Dick : « Après le déconfinement, on a fait un tour des services avec le directeur général. On a rencontré Pascal qui nous a dit que s’il y avait un protocole sanitaire, il valait mieux ne rien faire. De notre côté, avec le directeur général, on s’est dit qu’économiquement, la Passerelle c’était déjà 350 000 € de déficit annuel avec 400 places et 35 spectacles sur 39 à guichets fermés. Maintenir pour maintenir, avec 150 places, n’avait aucun sens. »

P. J : « On est d’accord sur autre chose. Tout peut arriver. Imaginons que le virus soit toujours là en janvier et que le protocole soit maintenu en janvier : et bien on annulera ces spectacles. Une clause dans les contrats l’indiquera. »

Si on est soumis au protocole, on annulera

Quoi qu’il arrive, les spectacles auront lieu en condition normale ?
P. J : « Tout à fait. Sauf si on est soumis au protocole, auquel cas on annulera. »

Combien de spectacles seront programmés entre janvier et avril ?
P. J. : « Une vingtaine. »

Il y a déjà des noms ?
P. J. : « Warren Zavatta, Edouard Bear, Pierre Perret, Nawell, Madani, Laurent Baffie, Norman, Béatrice Dalle, Dave, Isabelle Mergault et Laurent Gamelon, François Berléand, Alban Ivanov, Michel Boujenah, Tryo et d’autres… Ça restera La Passerelle. »

Quid des abonnements ?
P. J. : « Ce sera toujours le même principe, mais on communiquera avant l’été sur les dates. On restera sensiblement sur les mêmes tarifs, en attendant l’extension de la salle. À ce moment-là, on repensera une nouvelle économie. »

Entretien avec Damien Gollini (Le Républicain lorrain)

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