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La Calypso du commandant Cousteau, entre le marteau et l’écume


La Calypso, le mythique navire océanographique du commandant Cousteau, pourrait être prochainement mise aux enchères par les chantiers qui l’hébergent depuis 2007, bien que son propriétaire, l’Équipe Cousteau, évoque un « futur positif » pour son navire, sans préciser, à ce stade, les solutions envisagées.

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L’ancien dragueur de mines d’une quarantaine de mètres construit en 1942 aux États-Unis, avait fait naufrage à Singapour en janvier 1996, un an avant le décès du commandant Jacques-Yves Cousteau. (Photos AFP)

Les chantiers navals Piriou ont annoncé vendredi qu’ils délivreront lundi à l’Équipe Cousteau un commandement de saisie-vente « qui débouchera sur une vente aux enchères » du navire entreposé depuis 2007 dans un de leurs hangars à Concarneau (Finistère).

Cette annonce intervient au lendemain de l’expiration du délai fixé par la justice pour le retrait du navire. Au terme d’une âpre bataille judiciaire, portant notamment sur le montant des travaux nécessaires à la remise en état du navire, la cour d’appel de Rennes avait rendu le 9 décembre un arrêt obligeant l’Équipe Cousteau à déménager la Calypso avant le 12 mars et à payer à Piriou le solde de travaux dû, soit près de 300 000 euros.

« L’Équipe Cousteau n’a pas pris de mesures concrètes et significatives laissant penser à Piriou qu’elle avait la volonté d’exécuter l’arrêt de la cour d’appel de Rennes », expliquent les chantiers dans un communiqué vendredi au lendemain de la date butoir.

« Nous allons faire le nécessaire pour avoir légalement les mains libres et trouver la meilleure solution qui nous permettra à la fois de recouvrer la somme qui nous est due, de libérer nos locaux, mais également, je l’espère profondément, de donner à la Calypso un avenir digne de sa légende », a déclaré Pascal Piriou, PDG des chantiers, cité dans le communiqué.

En réponse, l’Équipe Cousteau — association présidée par la seconde épouse de l’explorateur, Francine Cousteau — a fait savoir vendredi dans un courriel qu’elle restait « sereine » et « confiante » et qu’elle communiquerait « le moment venu les informations relatives à un futur positif pour la Calypso ».

> Seconde vie

« Rien de négatif n’arrivera à ce bateau », a-t-elle insisté. Une issue qui pourrait passer par le chantier du Guip, situé à Brest et spécialisé dans la restauration et la construction de bateaux en bois. « Nous avons été contactés par l’Équipe Cousteau pour réfléchir à la sortie du bateau », a récemment assuré Yann Mauffret, à la tête du chantier. « Pour l’instant, rien n’est engagé », a-t-il cependant ajouté, se montrant rassurant sur l’état du bateau alors que, depuis le port de Concarneau, l’on ne peut qu’apercevoir le squelette de la proue du navire, son nez et sa passerelle reposant à côté.

L’Équipe Cousteau a également tenu a préciser que le navire n’était pas dans un état si mauvais qu’on pouvait le penser. La charpente est « faite de bois neuf », a-t-elle indiqué. « De nombreux éléments historiques et d’accastillage sont par ailleurs protégés dans nos hangars », a-t-elle ajouté, mentionnant le nouveau nez de la Calypso, ainsi que deux cloisons étanches neuves.

« Si cette vente devait avoir lieu et si elle pouvait permettre de donner à la Calypso une seconde vie avec un adjudicataire ou une association qui déciderait de l’acheter pour la faire revivre, j’en serai ravi », a témoigné Philippe Lannon, commissaire-priseur brestois spécialisé dans la vente de bateaux, assurant ne pas pouvoir se prononcer sur le délai requis pour une éventuelle vente aux enchères n’étant pas actuellement missionné à ce stade du dossier. « Le commandant Cousteau est un personnage qui nous a donné une image magique de notre belle planète avec son bonnet sur la tête, sillonnant à bord de la Calypso toutes les mers du monde », a-t-il estimé.

L’ancien dragueur de mines d’une quarantaine de mètres construit en 1942 aux États-Unis, avait fait naufrage à Singapour en janvier 1996, un an avant le décès du commandant Jacques-Yves Cousteau. Celui qui dénonçait inlassablement « un pillage, un viol honteux des mers, né d’une conception erronée du progrès », avait sillonné à partir de 1950 et pendant plus de 40 ans à bord du navire les océans du globe pour réaliser des films sur les fonds marins, qui ont fait le tour du monde.

AFP

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