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In the Heart of the Sea : du grand spectacle, mais sans grand génie


Pour son 23e film, In the Heart of the Sea, l’Américain Ron Howard montre sans génie l’histoire vraie qui a inspiré Moby Dick, le roman cultissime de Herman Melville.

On l’a connu, dans les années 1970, avant tout vedette de la série télé Happy Days . Aujourd’hui, à 61 ans, devenu réalisateur dès 1977, Ron Howard aligne une filmographie dense avec quelques succès XXL, parmi lesquels Cocoon (1985), Apollo 13 (1995) ou encore Da Vinci Code (2006).

En cette fin d’année, il revient avec un nouveau film grand spectacle, In the Heart of the Sea. Lors d’un récent passage parisien, Howard a confié : «C’est le genre d’expérience que j’adore en tant que cinéphile, des films qui me transportent vraiment. Pas besoin de démesure ou d’épopée spatiale, ça peut juste se passer dans une pièce… Je suis toujours fasciné par la dramaturgie de la vérité.»

Mieux, d’un film à l’autre, Ron Howard n’apprécie rien de plus que de passer d’un genre à l’autre. Ainsi, en 2013 pour Rush , il proposait une plongée dans le monde de la Formule 1 automobile. Cette fois avec In the Heart of the Sea , il change d’époque (le XIX e siècle), de décor (l’océan) et de sujet (la chasse à la baleine) pour un long métrage mêlant le fantastique et l’aventure.

Durant l’hiver 1820, on monte à bord du baleinier Essex , on est en Nouvelle-Angleterre et on file sur le Pacifique. Là, une baleine géante attaque le bateau, provoque le naufrage. Panique à bord. Et pour cause : le capitaine George Pollard est inexpérimenté et, avec son second (plus aguerri) Owen Chase, il va essayer de maîtriser la situation. En vain. L’océan est déchaîné et à bord de l’ Essex , les hommes ont faim, sont étourdis par la panique et le désespoir…

Pour In the Heart of the Sea , Howard a adapté le roman éponyme écrit par Nathaniel Philbrick, récompensé par un National Book Award en 2000. Dans ce livre, Philbrick a rapporté une histoire vraie qui, en son temps, avait inspiré Moby Dick , le roman cultissime de Herman Melville. Mais tant le roman de Melville que l’ouvrage de Philbrick ont été critiqués, parce que soupçonnés de faire l’apologie de la chasse à la baleine. Des accusations rejetées par Charles Leavitt, le scénariste du film : « On n’a pas voulu faire l’apologie de la chasse à la baleine. Bien au contraire, In the Heart of the Sea en montre toute la brutalité .»

Six cents calories par jour

Dans ce film à grand spectacle, mais sans grand génie, les comédiens ont été mis au régime : 600 calories par jour pour mieux entrer dans leur rôle de marins affamés. Aux côtés de Chris Hemsworth qui a perdu 20 kilos pour interpréter le second Owen Chase, Benjamin Walker (ici en capitaine George Pollard).

De son côté, le réalisateur a expliqué : « Tourner Moby Dick ne m’intéressait pas, car ça a déjà été fait plusieurs fois et c’est une histoire que nous connaissons tous. Ce qui m’a surpris, par contre, c’est d’apprendre que ce texte légendaire a été inspiré par des évènements réels. » Malheureusement, à aucun moment Howard n’a su choisir entre le film de survie et le grand spectacle.

Serge Bressan

In the Heart of the Sea, de Ron Howard (États-Unis, 2h02), avec Chris Hemsworth, Benjamin Walker…

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