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Fischbach : « La musique c’est une thérapie »


Fishbach : "Il faut être absolument moderne, comme disait un certain Arthur Rimbaud..." (Photo : DR/Mélanie Bordas Aubiès)

Mercredi prochain, Fishbach, grand espoir de la pop «made in France», ouvrira le festival Les Aralunaires d’Arlon. L’occasion d’en savoir un peu plus sur ce personnage intrigant à la voix subjuguante et aux accents très «eighties».

Depuis quelques mois, il est difficile de passer à côté du phénomène… Après un premier EP en 2015 encensé par la critique, Fishbach, la chanteuse ardennaise de 26 ans qui a grandi entre la Normandie et Charleville-Mézières, a sorti fin janvier son tout premier album, À ta merci, qui fait lui aussi l’unanimité. Entretien avec une artiste qui s’est faite toute seule.

La dernière sensation de l’Hexagone s’appelle Fishbach, jeune femme qui s’est choisi pour nom de scène le patronyme familial à une lettre près – comme le fit auparavant Alain Bas(c)hung. Une véritable comète à la croissance folle, d’abord découverte au Printemps de Bourges l’année dernière, puis louée pour son premier EP, avant les honneurs d’une résidence aux Trans Musicales et son premier disque, sorti fin janvier, lui aussi acclamé.

Cette jeune androgyne, prodige de l’electro-pop à la voix subjuguante, concilie l’expressivité d’une Catherine Ringer (Les Rita Mitsouko) dans la voix avec la théâtralité d’une Christine and the Queens dans la posture. Sans oublier les influences très «eighties», de Christophe à Balavoine en passant par Lio et Desireless. Entre pop, chanson, rock, cold wave, et avec une bonne dose de synthétiseurs, Fishbach impose un univers singulier. Et tout le monde suit. Entretien avant son passage à Arlon la semaine prochaine.

Fin janvier est paru À ta merci, votre premier album. Avec du recul, est-ce celui dont vous rêviez?

Fishbach : Je ne sais pas vraiment si j’en rêvais. Cet album, c’est une histoire de trois ans, née de péripéties, de voyages… Je n’avais pas de grandes attentes en dehors du fait de rester moi-même. D’où cette grande liberté que je me suis accordée, permise aussi par le label (NDLR : Entreprise). J’ai ainsi pu réaliser mes propres arrangements, mes productions… Les gens qui m’ont entourée à cette occasion ont juste sublimé ce que j’avais depuis longtemps dans la tête.

Justement, ce disque a été réalisé dans le grenier de votre maison familiale. Cette autogestion est importante pour vous?

C’est une chance de vivre à cette époque pour ça! Il y a dix ans en arrière, je n’aurais pas eu les outils pour. Aujourd’hui, on peut aller au bout de ses idées, accompagner une chanson de A à Z, du texte au mix, sans avoir besoin de passer par de gros studios. Et la qualité reste là! Le DIY (NDLR : Do It Yourself) participe à la démocratisation de la musique : on a tous les mêmes outils, mais chacun les utilise différemment.

Vu votre notoriété soudaine, fin 2016, cet album était très attendu. Cette pression s’est-elle avérée positive ou stressante?

Cet album, j’aurai pu encore passer six mois, un an dessus! Mais délivrer les choses rapidement permet ensuite de les faire évoluer, notamment sur scène. Et j’avais surtout envie d’écrire plein d’autres chansons (elle rit). Moi, c’est tout ce qui m’importe! Alors non, je ne me suis pas mis la pression. Avoir l’appui de la presse, c’est plutôt une chance, un privilège. Et maintenant que le public semble suivre, adhérer à ma musique, je n’ai vraiment pas à me plaindre…

Le spleen de l’album peut-il trouver sa source dans vos origines, à Charleville-Mézières, terre d’Arthur Rimbaud?

C’est un endroit beau – plein de romantisme, de poésie – et sinistré, socialement et économiquement. Ça se ressent. De surcroît, j’y ai vécu intensément entre 15 et 20 ans, un âge charnière durant lequel on est seul, on s’emmerde… J’ai arrêté l’école assez tôt, et tout cela m’a nourrie. J’ai d’ailleurs vite pris des trains pour me barrer de là-bas! Toutes ces errances, ces ennuis, la misère, les petits boulots, ça marque! Et maintenant que je vis à Paris, je reconnaît toute l’importance de ce chemin et j’aime mes Ardennes. Oui, il y a peut-être une forme de noirceur sur place, mais aussi, et on l’oublie, beaucoup d’espoir.

Entretien réalisé par Grégory Cimatti

Retrouvez l’intégralité de l’interview dans Le Quotidien papier de ce jeudi

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