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[Expo] « Sea Dream Avenue », loin des routes du paradis et du rêve américain


Paradis digne d'une carte postale, lieu de villégiature des stars dans les années 50, Salton Sea n'a plus grand chose du "California Dream"...

La Kulturfabrik accueille jusqu’au 3 novembre «Sea Dream Avenue» de Melanie Planchard et Martine Pinnel. Une expo surprenante sur un sujet méconnu.

Paradis digne d’une carte postale, lieu de villégiature des stars californiennes dans les années 50, «Salton Sea», lac salé situé dans le sud de la Californie créé par une importante crue du Colorado survenue en 1891, proposait des plages de sable fin, des myriades d’oiseaux migrateurs, des poissons et des activités de loisir comme le ski nautique.

Mais tout ça c’est du passé. Le lieu a été délaissé et oublié depuis les années 70 quand l’eau a commencé à s’évaporer, le niveau du lac à baisser et par conséquent lorsque la concentration du sel a augmenté, tuant les poissons, éloignant les oiseaux et les touristes. D’autant que les eaux restantes sont gorgées des pesticides rejetés par les fermes voisines.

Un lieu que la photographe luxembourgeoise Martine Pinnel a découvert à travers un article dans la presse alors qu’elle habitait San Francisco. Depuis, elle s’est rendue sur place une dizaine de fois et a convaincu son amie Melanie Planchard de l’accompagner une paire de fois. «On se connaît depuis 15 ans, expliquent les deux femmes trentenaires, on travaille ensemble sur des projets ciné et on s’était dit que ce serait bien de faire quelque chose de marquant ensemble.»

Entre Kill Bill et Mad Max

Ce sera donc «Sea Dream Avenue». «L’étrangeté du lieu nous a attirées, explique Melanie. On est tombées sous le charme de cet endroit et des personnes extraordinaires qui y vivent encore. On voulait montrer à quel point cet endroit est incroyable.»

Ainsi, aux photos de paysages fantomatiques à l’abandon et semblant sortir d’un univers postcataclysmique répondent des clichés de ces habitants qui refusent de quitter leur maison. «C’est très isolé, abandonné par le gouvernement – il n’y a même pas de ramassage des poubelles –, les gens souffrent, parce que même l’air est pollué, mais il y a quand même de la vie.» Et on accompagne ces habitants, qui chez le coiffeur, qui au bar, qui chez lui, pour découvrir les intérieurs de ces caravanes pour touristes. Quand Kill Bill rencontre Mad Max !

Venues toutes deux du milieu cinématographique, Melanie Planchard et Martine Pinnel ont, en plus de la série de photos, également réalisé un court métrage sur place. Un documentaire de 12 minutes qui reprend le même propos, en grande partie les mêmes images que celles exposées, et y ajoute une ambiance magnifique à la guitare électrique et une voix off omniprésente pour présenter tout le contexte. Très clairement un des tout meilleurs courts métrages luxembourgeois réalisés ces dernières années.

Pour résumer, «Sea Dream Avenue», c’est une exposition multimédia pertinente, des œuvres bien faites, proposant de belles images et un sujet écologique fort. En deux mots : une réussite !

Pablo Chimienti

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