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En concert aux Rotondes, Kitshickers signe un album plus abordable


Gilles Heinisch (à g.), guitariste et homme à tout faire des Kitshickers, évoque la musique du groupe : «C'est comme sur les montagnes russes : on se laisse griser par la montée, mais parfois, ça secoue sérieusement!»

Réputé difficile d’écoute avec ses albums progressifs et instrumentaux, le groupe Kitshickers sonne la révolte avec III.0, un septième disque plus abordable. Avec même un chanteur dessus. Ils seront en concert aux Rotondes ce samedi, ainsi qu’au Bang Your Head Festival, le 26 novembre à la Kulturfabrik.

Après 18 ans d’existence, le quatuor, qui aime se frotter sur ses disques à de nombreux invités «apportant quelque chose de frais» à son son, a décidé d’engager un chanteur «permanent», Yann Dalscheid d’An Apple a Day. Le résultat? Un album plus «classique» que les précédents. Quoique, avec Kitshickers, il n’y a jamais de place pour trop de facilité.

C’est un vrai grand écart! Horror Vacui, en 2013, démontrait tout le talent des Kitshickers pour mettre son auditoire dans des états de transe, avec un disque riche et complexe. Samedi, aux Rotondes, le groupe célèbrera la sortie de son septième album, III.0, un double vinyle d’une «bonne heure» aux accents plus classiques, même si, reconnaissons-le, le morceau le plus court fait plus de six minutes.

La raison à cette incursion dans «l’easy listening»? La présence sur «quasi toutes les chansons» d’un chanteur, chose que le groupe s’était refusé jusqu’alors.

L’opération de crowdfunding (financement participatif) à l’origine de cet album a permis au nouveau quintette de s’offrir les services de Magnus Lindberg (Cult of Luna) et de satisfaire ses élans humanitaires (avec un don pour le mouvement Liter of Light).

Cette production reste toutefois animée d’une profonde rigueur artistique et d’une liberté défendue par un groupe qui apprécie la spontanéité. Une dualité tout aussi saisissante que sa musique, qui alterne le planant et l’énervé.

Kitshickers – Live at Kufa 2013 from Fred Entringer on Vimeo.

Le Quotidien : Quels sont les rapports de Kitshickers avec le chant?

Gilles Heinisch : Au début, sur nos deux premiers albums, il arrivait que je chante. Ou plutôt que j’essaye de chanter! Le résultat n’était pas si mal, sinon, on aurait gardé les enregistrements pour nous (il rit). Depuis 2006, on a travaillé sur des albums conceptuels, dans une direction plus instrumentale. Ainsi, The Orion Constellation (2008) et Horror Vacui (2013) témoignent de cette envie, même si dessus, on a convié du monde, dont des chanteurs, mais aussi une violoncelliste, un saxophoniste… Ça donne un autre relief aux morceaux. Ces invités apportent tous quelque chose de frais à notre musique.

Comment s’est imposé ce choix d’un chanteur « permanent »?

Comme d’habitude, on s’est enregistrés et on a fait le tri entre le bon et le mauvais. C’est seulement lors de l’écoute de ces nouveaux titres qu’on s’est dit : « Tiens, il faudrait du chant ici et là… » Disons qu’ils sont beaucoup moins compliqués. Ils sont même d’une structure assez classique, genre refrain-couplet, ou avec des mélodies qui reviennent. Bon, ce n’est pas de la pop non plus! Que dire sinon que ce son, plus grand public, n’a jamais été recherché. C’est arrivé par hasard. Ainsi, l’apport d’un chanteur fixe s’est imposé naturellement. Aujourd’hui, même les copines disent : « Waouh, ça on aime bien! ».

Musicalement, était-ce le résultat attendu?

Il faut l’avouer, j’ai dû écouter la première chanson deux ou trois fois pour m’en convaincre, avant de me dire : « C’est plutôt pas mal! » C’est étonnant de redécouvrir une musique que l’on connaît bien, que l’on a jouée déjà plusieurs fois en concert. La voir sous un nouvel angle, c’est réjouissant. Surtout que ce morceau ne devait même pas figurer sur l’album. Avec le groupe, on hésitait, jusqu’à ce que la version avec les ajouts de Yann nous parviennent. Mais il fallait s’y habituer, c’est clair!

Vous parlez d’une identité Kitshickers. Comment alors la définir? Est-ce un mélange entre calme et excitation?

Oui, tout à fait, on pourrait la définir comme tel. On aime cet équilibre entre des sonorités plus planantes et d’autres plus « hard », mordantes. Un peu comme sur les montagnes russes : on se laisse griser par la montée, mais parfois, ça secoue sérieusement! Bref, notre musique alterne entre les hauts et les bas, comme dans un couple. Et je ne dis pas ça parce que ça fait 18 ans qu’on existe!

III.0 est-il l’album le plus accessible de Kitshickers?

Il serait difficile de dire le contraire, même si je ne sais pas pourquoi on s’est orienté vers cette plus grande accessibilité. Car on est un groupe qui ne se fixe pas de limite. Ça nous est déjà arrivé de faire du reggae et du ska en plein milieu d’un morceau metal. Les compositions, ça vient comme ça vient! Rien ne dit, d’ailleurs, que le prochain album ne sera pas totalement différent.

Qu’attendez-vous de la release de samedi aux Rotondes?

On risque de bien se marrer. À mon avis, il va y avoir plus d’un visage surpris… Et comme on fait de la musique plus accessible, le quota de femmes sera respecté!

Grégory Cimatti

Kitshickers en concert. Rotondes – Luxembourg. Samedi 22 octobre à partir de 19 h 30. Support : The Majestic Unicorns from Hell, The Kooters & David Ianni. Le concert sera retransmis en direct sur Radio Ara. En outre, Kitshickers sera du Bang Your Head Festival, le 26 novembre à la Kulturfabrik (Esch-sur-Alzette).

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