Avec Rusty Brown, l'Américain Chris Ware livre un récit choral vertigineux et angoissé qui part de l'enfance pour s'élargir en portrait en puzzle d'un pays et de ses contradictions.
Lire Chris Ware, c'est éprouver une longue et étrange sensation de vertige, qui demande au lecteur de mettre de côté sa réalité pour entrer pleinement dans celle de ses personnages. D'ailleurs, on ne lit pas Chris Ware : on s'y plonge corps et âme, physiquement happé dans une faille temporelle et narrative le temps de quelques centaines de pages que l'on tourne, l'une après l'autre, au ralenti, si possible armé d'une loupe. C'était vrai pour Jimmy Corrigan (2000), recueil d'une série créée dans plusieurs publications entre 1995 et 2000, dans laquelle l'auteur réinvente le langage de la BD avec une narration éclatée, complexe et résolument adulte; c'était toujours vrai pour Building Stories (2012), roman graphique ...Cet article est réservé aux abonnés.
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