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« Civilization VI » : maître du monde depuis vingt-cinq ans


Une ville de Civilization VI, légèrement améliorée par une merveille du monde, les pyramides.

La sortie de Civilization VI est l’occasion de rappeler la folle histoire d’un jeu qui fête cette année son quart de siècle. Révolutionnaire en 1991, il reste aujourd’hui à part dans l’univers vidéoludique.

Lorsque Civilization sort en 1991, son créateur, l’Américain Sid Meier, a déjà fait ses preuves avec des titres comme Pirates! ou Railroad Tycoon. Mais son world builder va le consacrer.

Inventer un genre n’est pas donné à tout le monde. C’est ce qu’a fait Sid Meier avecCivilization . Même si étaient déjà sortis des jeux comme Populous , qui donnait aux joueurs les pouvoirs d’un dieu omnipotent, ou Sim City, les commandes d’une ville, Civilization proposait en 1991 un concept unique  : diriger un peuple de la préhistoire à la conquête des étoiles, de la découverte de la roue à celle des voyages spatiaux. Le 4X était né (exploration, expansion, exploitation et extermination).

Il y a 25  ans, Civilization , avec ses graphismes grossiers en deux dimensions, allait être une révolution. Pour la première fois, le joueur présidait aux destinées d’un peuple et pouvait choisir différentes voies pour l’emporter  : diplomatie, guerre ou science étaient les différentes possibilités de victoire.

D’improbables guerres pouvaient opposer des chars à des catapultes quand les différents peuples venaient à évoluer à une vitesse différente. La course à la construction des merveilles du monde était aussi un enjeu, alors que l’arbre des technologies laissait croire en des possibilités infinies. Chaque partie était différente, grâce à un monde généré aléatoirement.

Mieux que Civilization V?

Le deuxième épisode, sorti en 1996, remplaçait la 2D par de la 3D isométrique. Les mécanismes étaient améliorés sans que l’on puisse parler de révolution. Il fallait attendre le quatrième épisode, publié en 2005, pour changer de dimension. Intégralement en 3D, avec un puissant zoom et des unités modélisées avec précision, Civilization IV donnait le ton aux nouveaux épisodes. Le cinquième, publié en 2010, marquait même une sorte d’apogée du genre.

Que faire alors? Considérer le travail accompli? Les programmeurs de Firaxis ont préféré remettre l’ouvrage sur le métier et prendre des risques avec Civilization VI , sorti fin octobre. La principale nouveauté, du genre à déstabiliser les spécialistes, est la gestion des villes, plus complète que jamais. Au macromanagement d’un monde se greffe la microgestion des villes, qui peuvent être très nombreuses dans une partie de «Civ». Ici, on développe sa ville sur plusieurs cases, ce qui offre la possibilité de construire des mégalopoles surpuissantes. Mais à trop mettre ses œufs dans le même panier, elles pourraient faire des envieux…

Autre nouveauté, le développement de l’arbre technologique est lié à celui de votre civilisation. Difficile de découvrir la navigation sans une ville installée sur les côtes. Logique, mais nouveau.

Des centaines d’heures de jeu

Autre nouveauté, et non des moindres par les temps qui courent, la possibilité de remporter une victoire religieuse. À force de prosélytisme et en misant sur les édifices religieux, il est possible de conquérir le monde de cette façon. Les guerres de religion n’auront jamais été aussi passionnantes.

Faire la liste des possibilités d’un Civilization est sans fin ou presque. Civilization VI , comme ses prédécesseurs, est un gouffre à temps libre. Une partie prend facilement plusieurs heures et elle en entraîne forcément d’autres. Car à force d’être maître du monde, on y prend goût. Que ce soit dans la peau de Cléopâtre, de Gandhi, de Catherine de Médicis ou encore de Harald III de Norvège (oui, Harald III…), on se plaît à relancer une dernière partie, avant de constater que la nuit a déjà filé.

Firaxis réussit en tout cas son pari. Ceux qui avaient fait le tour de Civilization V ne seront pas pris d’un sentiment de déjà-vu. Les mécanismes évoluent suffisamment pour proposer une nouvelle expérience de jeu. Quant aux débutants, ils seront pris par la main et découvriront le jeu vidéo autrement, loin des FPS et autres jeux de sport qui occupent le sommet des ventes.

Indispensable pour qui dispose de quelques centaines d’heures de temps libre.

Christophe Chohin

Civilization VI , 2K Games, disponible sur PC .

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