Sur la pochette de son premier album, Radio Suicide (2019), Makala posait en sage enturbanné au milieu d’une pampa anonyme.
Après trois mixtapes (La Clef, 2013; Varaignée, 2014; Varaignée Pt. 2, 2015) et un EP (Gun Love Fiction, 2017) qui l’ont vu démarrer déjà très haut et poursuivre avec comme unique constante la perfection durable de son art, l’entrée officielle du rappeur de Genève dans le «game» sur un premier album volcanique, classique instantané, était présentée, à raison, comme un acte salvateur. À l’heure où les yeux étaient sérieusement rivés sur la Belgique, qui venait d’apporter la nouvelle vague du rap francophone, lui donnait déjà à entrevoir le futur depuis un pays que personne n’attendait à voir entrer en jeu.