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A Walk in the Woods : une balade médiocre


Deux papys amis que tout oppose se lancent dans une randonnée de 3 510 km. C’est A Walk in the Woods (Randonneurs amateurs, en version française), de Ken Kwapis, un film pour une balade médiocre.

L’idée est toute simple. On prend deux papys du cinéma et on leur demande de faire de la résistance –  généralement, ça fonctionne bien côté box-office! C’est bien évidemment ce qu’a pensé la production quand elle a lancé ce projet. Mais, voilà, A Walk in the Woods, film de Ken Kwapis, embarque sur la mauvaise piste.

Oui, ça devait fonctionner puisque le réalisateur avait «casté» deux légendes du ciné US, Robert Redford (80  ans en août prochain) et Nick Nolte (75  ans depuis le mois dernier). Ça devait fonctionner aussi puisque Robert Redford avait en lui ce film depuis 1998 et qu’il souhaitait même l’interpréter avec Paul Newman… Ça devait fonctionner, enfin, parce que la randonnée au cinéma, ça a jusqu’alors donner quelques films beaux et/ou efficaces comme Mortelle randonnée , de Claude Miller (1983), Into the Wild, de Sean Penn (2008), Vertige, d’Abel Ferry (2009), ou encore Wild, de Jean-Marc Vallée (2015).

À l’origine, on a un roman de voyage de l’Américain Bill Bryson  : A Walk in the Woods  : Rediscovering America on the Appalachian Trail , paru en 1998. L’auteur est réputé pour ses récits de voyage tous écrits sur le ton humoristique, ce qui, après lecture du texte, fera dire à Ken Kwapis  : «Ce roman est le nec plus ultra des mémoires de voyage» , et à Robert Redford  : «Je n’ai jamais autant ri en lisant un roman du même genre…» Et l’acteur-réalisateur insistera auprès du réalisateur Ken Kwapis et du scénariste pour que le film soit au plus près, dans son adaptation, du roman de Bryson.

Jamais on n’y croit

Donc, on se retrouve avec Bryson, célèbre écrivain, qui refuse une retraite aussi tranquille que méritée près de sa femme et de sa famille. Mieux, il se lance un défi  : parcourir les 3  510  kilomètres de l’Appalachian Trail, sentier de randonnée préservé et sauvage qui relie la Géorgie au Maine. Dit comme cela, ça ne préfigure pas une balade de santé… mais l’aventure va se révéler encore plus ardue, plus difficile quand l’écrivain va accepter un compagnon de route.

Parce que celui-ci s’appelle Stephen Katz et qu’il est son ami depuis longtemps, mais qu’il l’a perdu de vue depuis un bon moment. C’est vrai que Katz est un séducteur dans l’âme, mais la chance lui est étrangère –  alors il a pensé que cette randonnée avec son ami Bryson lui permettrait d’échapper à ses créanciers tout en vivant une dernière aventure. Énorme problème  : les deux hommes ne partagent pas la même définition de l’aventure!

Oui, ça aurait fonctionné… Mais jamais on n’y croit. En marcheurs de l’extrême, Redford dans les habits de Bill Bryson et Nolte dans ceux de Stephen Katz ne font même pas illusion en déroulant des pensées pseudo-philosophiques. Tout y passe  : la vie, la mort, l’introspection… La mise en images signée Kwapis est banale et sans consistance. Mais surtout, c’est du côté de l’interprétation que ça pêche gravement. Si, sans surprise, Nolte fait du Nolte, Redford s’égare dans un jeu plus qu’approximatif.

Serge Bressan

A Walk in the Woods, de Ken Kwapis (États-Unis, 1h45) avec Robert Redford, Nick Nolte, Emma Thompson…

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