Deux couples interpellés dans le Sud et dans le Loiret étaient jeudi en garde à vue et deux sœurs radicalisées recherchées dans l’enquête sur la voiture contenant des bonbonnes de gaz retrouvée en plein Paris.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, un couple a été arrêté près de Montargis dans le Loiret, a-t-on appris de source policière. Deux premiers suspects interpellés sur une aire d’autoroute dans le Sud, un homme et une femme tous deux connus des services de renseignement pour appartenir à la mouvance islamiste radicale, étaient par ailleurs toujours en garde à vue jeudi matin. Le propriétaire de la voiture, connu pour des faits anciens de prosélytisme islamiste, a été relâché mardi soir à l’issue de sa garde à vue, mais les policiers sont à la recherche de ses deux filles, signalées aux services de renseignement pour radicalisation, sont en revanche recherchées.
Le week-end dernier à Paris, à quelques centaines de mètres de la cathédrale Notre-Dame, une berline aux feux de détresse allumés et sans plaques d’immatriculation attire l’attention d’un employé de bar. Il repère une bouteille de gaz sur un siège, selon une source policière. Sur place, les policiers constatent que la bonbonne en question est vide, mais ils tombent sur cinq autres bouteilles pleines dans le coffre de la voiture garée dans une rue du Ve arrondissement de Paris, non loin de la préfecture de police, a précisé une source proche de l’enquête. Aucune trace en revanche d’un système de mise à feu.
« Nouvelle forme d’attaque »
Dès dimanche, la Section antiterroriste (SAT) de la Brigade criminelle et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sont saisies. La maire du Ve arrondissement Florence Berthout a évoqué, dans un courrier adressé au préfet de police de Paris, la présence d’ « un carnet de note en arabe » également retrouvé dans la voiture qui a pu « stationner en toute illégalité pendant plus de deux heures et ce, en dépit de plusieurs signalements téléphoniques adressés par un commerçant au commissariat ».
Le parquet antiterroriste de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Il s’agit notamment de savoir s’il y avait un projet d’attentat ou non. Car il y a le risque d’ « une nouvelle forme d’attaque » avec « le dépôt d’engins explosifs » dans des lieux rassemblant une foule importante, avait averti le patron de la DGSI en 10 mai devant la commission de la Défense nationale et des Forces armées de l’Assemblée nationale. Devant la commission d’enquête parlementaire sur les attentats, il s’était aussi dit « persuadé » que les jihadistes « monteront en puissance » en passant au stade « des véhicules piégés et des engins explosifs ».