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Un « code de bonne conduite » pour le traitement médiatique des attentats


Selon ce code, les médias doivent "éviter de gêner, notamment sur les lieux d'intervention, les forces de sécurité". (illustration AFP)

S’abstenir de toute prise de contact avec les « terroristes ou les otages », ne pas gêner les forces de l’ordre : le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a publié un « code de bonne conduite » pour les médias audiovisuels en cas d’attaques terroristes.

La rédaction de ce « code de bonne conduite » faisait partie des nouvelles mesures relatives à l’état d’urgence votées cet été par le Parlement. Les médias doivent « concilier au mieux l’impératif essentiel de libre information avec d’autres impératifs d’intérêt général », souligne le Conseil supérieur de l’audiovisuel dans ce document de 5 pages publié au Journal officiel. Lorsque des attaques surviennent, les médias doivent « éviter de gêner, notamment sur les lieux d’intervention, les forces de sécurité » et « s’abstenir de toute prise de contact avec les terroristes ou les otages », recommande le CSA dans ce guide, qui est le résultat de nombreuses réunions avec les diffuseurs, des représentants de journalistes et d’associations de victimes, des experts et le procureur de la république de Paris, François Molins.

Si les terroristes contactent directement une chaîne, comme lors de la prise d’otages de l’Hypercacher parisien en janvier 2015, « il est indispensable que les pouvoirs publics en soient informés immédiatement ». La diffusion d’éléments de propagande ou de l’identité des auteurs de ces actes relève de la « liberté éditoriale des éditeurs », selon le CSA, qui met cependant en garde sur « une phénomène de glorification susceptible de provoquer des comportements mimétiques ».

Diffuser en « léger différé »

Si Le Monde, BFMTV, RFI ou La Croix ont annoncé leur choix de ne plus diffuser les photos d’auteurs d’attentat, « il n’existe pas de réponse unique satisfaisante à la question de savoir s’il convient ou non de diffuser leur identité ou leur image », estime le régulateur. Lorsque des victimes ou des témoins s’expriment à l’antenne, comme le 14 juillet lors de l’attentat de Nice, les médias doivent prendre en compte « l’état de vulnérabilité dans lequel ils peuvent se trouver ».

Le Conseil appelle également les médias à « faire preuve de la plus grande prudence s’agissant de la diffusion d’informations non confirmées et susceptibles d’alimenter la tension et la panique », comme lors de la fausse alerte colportée début septembre sur une attaque dans une église parisienne. « En toute situation, l’origine de l’information doit être précisée », insiste le CSA. Il est en outre vivement recommandé de ne recourir que de manière exceptionnelle aux documents amateurs, qui se multiplient sur les scènes d’attentat, afin d’éviter « d’encourager certaines personnes à capter des sons et des images dans la seule perspective de pouvoir les monnayer ».

Les chaînes et les radios devraient mettre en place une « cellule de crise » en cas d’attentat, et un « processus de contrôle et de validation interne renforcé » des informations, précise enfin le CSA, qui suggère une antenne en « léger différé » pour éviter les incidents.

Le Quotidien/AFP

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