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Ultime soubresaut de campagne avec un piratage de l’équipe Macron


Bulletins de vote pour le second tour de la présidentielle en France, le 6 mai à Montreuil. (Photo : AFP)

Après une dernière nuit de campagne marquée par un piratage massif de documents internes de l’équipe d’Emmanuel Macron, les territoires d’Outre-mer et les Français de l’étranger ont commencé samedi à voter pour le second tour de la présidentielle.

Depuis vendredi à minuit, les médias ne peuvent plus publier de sondages ou de déclarations des candidats Emmanuel Macron et Marine Le Pen jusqu’à la fin du vote, dimanche à 20h00, lorsque les premiers résultats seront connus.

La campagne d’entre-deux-tours, particulièrement tendue, s’est achevée vendredi sur un nouveau soubresaut, avec la publication sur les réseaux sociaux de plusieurs gigas de documents internes (mails, documents comptables…) de l’équipe de M. Macron, auxquels ont été ajoutés des faux, via un lien diffusé par le site WikiLeaks, et abondamment relayés par l’extrême droite sur Twitter.

WikiLeaks a assuré ne pas être à l’origine de cette opération, qu’il a baptisée «MacronLeaks». L’équipe du candidat, qui avait pourtant pris nombre de précautions, comme des messageries cryptées ou des serveurs protégés, a dans la foulée dénoncé une «action de piratage massive et coordonnée», y voyant une «opération de déstabilisation» à la veille du second tour.

«Les #Macronleaks apprendront-ils des choses que le journalisme d’investigation a délibérément tues ? Effrayant, ce naufrage démocratique», a lancé sur Twitter le vice-président du FN Florian Philippot. La Commission nationale de contrôle de la campagne présidentielle a demandé samedi aux médias et «citoyens» de ne pas relayer le contenu de ces documents, «obtenus frauduleusement» et auxquels ont été «mêlées de fausses informations».

« Sur la tangente »

Qui va l’emporter dimanche, de Mme Le Pen, qui concourt pour la deuxième fois pour l’Elysée, ou de M. Macron qui deviendrait, à 39 ans, le plus jeune président de la Ve République ? L’issue du scrutin est cette fois beaucoup moins incertaine qu’au premier tour, la totalité des instituts de sondage donnant vendredi le fondateur d’En Marche! largement vainqueur.

Le vote a débuté samedi à 12h00 à Saint-Pierre-et-Miquelon, où traditionnellement les 4.966 inscrits sont les premiers à se prononcer. Interrogés devant le bureau de vote de l’école du Feu rouge à Saint-Pierre, la plupart des électeurs affirment ne pas avoir hésité avant de se déplacer, à l’exception de Rémy, un retraité, qui explique avoir été «sur la tangente» jusqu’au débat d’entre-deux-tours mercredi.

Avec 54,93% de participation au premier tour, l’archipel est moins abstentionniste que la majorité des autres territoires ultramarins, mais plus qu’à l’échelle nationale.

Après cette petite collectivité voisine du Canada, la Guyane a commencé à voter à 13h00. Puis ce seront les Antilles à 14H00 et la Polynésie à 20h00. Les opérations de vote démarreront à 22h00 à Wallis-et-Futuna et à 23h00 en Nouvelle-Calédonie. Il sera déjà dimanche dans ces territoires-là. Les 1,3 million de Français de l’étranger sont eux aussi appelés aux urnes à partir de samedi.

Bulletins déchirés

En France métropolitaine, les 66.546 bureaux de vote ouvriront dimanche à 08H00 et fermeront à 19H00, une heure plus tard que lors des présidentielles précédentes. Les bureaux resteront ouverts jusqu’à 20H00 dans certaines grandes villes, pour un scrutin qui se tient en période d’état d’urgence. La sécurité a été encore renforcée après l’attentat qui a coûté la vie à un policier le 20 avril sur les Champs-Elysées.

Situation inédite cette année, les maires ont eu des difficultés à trouver des assesseurs en nombre suffisant, en raison de l’absence des candidats du PS et de LR. Certains ont même dû recourir à des agents municipaux rémunérés. Emmanuel Macron a rejoint samedi le Touquet, où il votera dimanche. Vendredi, la fin de campagne a été endeuillée par le décès d’un de ses soutiens, la députée socialiste Corinne Erhel. Elle est morte brutalement à la suite d’un malaise, alors qu’elle clôturait un meeting en sa faveur à Plouisy (Côtes d’Armor).

De son côté, Marine Le Pen votera dans son fief d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Son équipe a saisi la Commission de contrôle électoral pour protester contre l’envoi présumé, dans plusieurs départements, de bulletins de vote Marine Le Pen déchirés.

Le Quotidien/AFP

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