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Tuée par une grenade de la police à Marseille, la famille porte plainte


Zineb Redouane, 80 ans, s'est fait tirer dessus par la police alors qu'elle fermait les volets de son appartement, situé au quatrième étage. (photo AP)

La famille de l’octogénaire décédée en décembre à Marseille après avoir été touchée par un tir de grenade lacrymogène en marge de manifestations a porté plainte pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », a annoncé lundi leur avocat.

« Le rapport d’autopsie et les éléments médicaux montrent clairement qu’il y a un lien direct entre la grenade reçue au visage par Mme Redouane et son décès, contrairement aux allégations médiatiques du procureur de la République de Marseille », a déclaré l’avocat de la fille de l’octogénaire, Yacine Bouzrou, confirmant des déclarations à France Bleu Provence.

Le 2 décembre, Zineb Redouane, 80 ans, de nationalité algérienne, était décédée à l’hôpital « d’un arrêt cardiaque sur la table d’opération », avait indiqué à l’époque le procureur de Marseille Xavier Tarabeux : « À ce stade, on ne peut pas établir de lien de cause à effet entre la blessure et le décès », avait-il précisé.

Zineb Redouane, de santé fragile, avait été frappée au visage par un projectile en fermant les volets de son appartement, au 4e étage, alors que de violents incidents avaient éclaté dans sa rue, le samedi 1er décembre, en marge de manifestations (« gilets jaunes », CGT, contre l’habitat insalubre). Des plots de grenade avaient été retrouvés chez elle.

«L’impartialité de la juridiction» mise en cause

Le parquet avait saisi l’IGPN, la police des polices, puis ouvert une information judiciaire « pour recherche des causes de la mort ».

« L’enquête menée par un juge d’instruction permettra de déterminer l’origine du décès. Les antécédents médicaux vont être analysés », a réagi lundi Xavier Tarabeux. « À l’issue, en fonction des différents éléments recueillis, cela déterminera l’orientation de la procédure », a poursuivi le procureur, qui souligne que lors de ses précédentes déclarations il avait bien indiqué qu’il s’agissait de premières conclusions, « à ce stade » de l’enquête.

L’avocat, qui met en cause « l’impartialité de la juridiction », a également demandé le dépaysement de l’affaire : « Si elle a été conduite aux urgences et opérée, c’est bien en raison du projectile reçu », a-t-il insisté.

« Nous ne comprenons pas pourquoi la personne qui a tiré cette grenade n’a toujours pas été identifiée, quatre mois après c’est scandaleux », a ajouté Me Bouzrou, alors que la vieille femme aurait confié à une voisine qu’un « agent de police l’avait visée ».

AFP

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