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Tapie : 90 millions d’euros dans les mains de la justice


Bernard Tapie, le 15 novembre 2013 à Marseille. (Photo : AFP)

Environ 90 millions d’euros étaient entre les mains de la justice début 2015, saisis dans l’enquête sur l’arbitrage annulé entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.

Les époux Tapie, leurs sociétés et leurs liquidateurs judiciaires ont été condamnés jeudi par la cour d’appel de Paris à verser au CDR, structure chargée de gérer le passif du Lyonnais, plus de 404 millions d’euros, octroyés lors de l’arbitrage de 2008 dans le litige à propos de la revente d’Adidas.

Il faut désormais inventorier les avoirs de l’ancien ministre qui s’est dit «ruiné de chez ruiné» dans un entretien au Monde vendredi.

La justice disposait début 2015 d’environ 90 millions d’euros de biens saisis par les juges enquêtant sur l’arbitrage, selon la source.

Parmi ces biens, deux assurances-vie françaises, une autre luxembourgeoise, une propriété à Saint-Tropez ainsi que les soldes de divers comptes bancaires, plusieurs à Monaco, un à Hong Kong et un autre en France.

La somme saisie était supérieure, mais des créanciers prioritaires ont entre-temps obtenu la levée en leur faveur des saisies d’une partie de ces avoirs.

En 2013, les enquêteurs avaient évalué le patrimoine des époux Tapie à plusieurs dizaines de millions d’euros. Le couple possédait notamment à cette date l’hôtel particulier de la rue des Saint-Pères à Paris, évalué en 2012 à 70 millions d’euros, une villa à Saint-Tropez achetée 48 millions, un hôtel particulier à Neuilly-sur-Seine acquis 15 millions et plusieurs contrats d’assurance-vie.

Par ailleurs, le tribunal de commerce de Paris a placé le 30 novembre et le 2 décembre, très peu de temps avant la décision de la cour d’appel, les deux sociétés de Bernard Tapie, Financière immobilière Bernard Tapie (FIBT) et Groupe Bernard Tapie (GBT), en procédure de sauvegarde. Cette décision empêche ses créanciers de réclamer le recouvrement de leurs créances tant que la procédure collective court.

«Le tribunal placera ces sociétés en redressement ou en liquidation judiciaire si elles ne sont pas en mesure de s’acquitter des sommes très importantes auxquelles elles ont été condamnées», a relevé Bruno Dondero, professeur de droit des affaires à la Sorbonne.

«Le CDR ne peut venir immédiatement réclamer ses créances, mais devra se soumettre au délai de la procédure du tribunal de commerce», a-t-il ajouté. FIBT et GBT avaient été placés en liquidation respectivement en 1994 et 1995, mais en étaient sortis en 2009 et 2010.

Bernard Tapie est lui-même en liquidation judiciaire depuis décembre 1994. «Je suis ruiné. RUI-NÉ. Ruiné de chez ruiné. Plus rien. Tout va y passer. Tout», a-t-il assuré vendredi.

AFP/M.R.

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