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Sur la Côte d’Azur, les recherches reprennent et la reconstruction débute


Un homme, le 5 octobre 2015, au milieu de voitures endommagées par les fortes intempéries meurtrières sur la Côte d'Azur. (Photo : AFP)

Les sinistrés et les autorités ont entrepris lundi matin un travail de nettoyage et de «reconstruction» dans les communes ravagées par les intempéries qui ont frappé samedi soir la Côte d’Azur, faisant 17 morts et 4 disparus, toujours recherchés par les secours.

«La nuit a été calme et un gros travail a déjà été fait, même si la priorité était bien évidemment de secourir les victimes», a déclaré à le préfet des Alpes-Maritimes Adolphe Colrat: «Nous sommes maintenant dans une deuxième phase, celle de la reconstruction».

Sur le terrain, à Biot, où trois pensionnaires d’une maison de retraite ont péri noyés samedi soir, une centaine d’agents de la Force opérationnelle risques catastrophes environnement des Alpes-Maritimes se sont déployés lundi peu après 07H30, principalement aux abords de La Brague, cours d’eau jonché d’arbres arrachés et obstacles en tous genres.

Armés de tronçonneuses, en combinaison de plongeurs, les agents départementaux poursuivent les opérations de dégagement entamées la veille, entourés de dizaines d’engins de chantier, principalement de déblaiement.

«L’une des priorités, c’est d’enlever tous les embâcles (enchevêtrements de végétaux et détritus, ndlr) dans les cours d’eau: soit on treuille les morceaux de bois pour les extraire de l’eau, soit on les coupe en morceaux de 50 cm de manière à ce qu’ils n’obstruent plus la rivière. Surtout, s’il y a de nouvelles crues, ces petits morceaux ne créeront pas de bouchons», a expliqué à l’AFP un responsable du service de secours.

Parkings inondés

Les recherches des quatre personnes encore portées disparues – une à Antibes, deux à Cannes et une autre à Mandelieu-la-Napoule -, n’ont pas été suspendues malgré la nuit mais elles devraient s’intensifier à nouveau lundi.

«Nous en sommes toujours au bilan terrible de 17 victimes et les opérations de recherche ont repris», a confirmé François-Xavier Lauch, directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes: «Il y a encore un certain nombre de parkings inondés, qu’il faut encore vider et dans lesquels il faut vérifier qu’il n’y a pas de victimes».

A Mandelieu-la-Napoule, la commune la plus endeuillée, au moins 7 personnes sont mortes, prises au piège dans les parkings souterrains de leurs résidences, d’où elles tentaient de sortir leurs voitures.

Une des 17 victimes était de nationalité britannique, a par ailleurs annoncé le ministère britannique des Affaires étrangères.

Aucune estimation chiffrée des dégâts n’est encore disponible, mais les sinistrés vont pouvoir commencer lundi à faire leurs comptes. François Hollande a annoncé que l’état de catastrophe naturelle serait déclaré dès mercredi en Conseil des ministres, un point clé pour le versement des indemnisations.

«Nous avons déjà accueilli en préfecture le président de la fédération nationale des assurances, M. (Bernard) Spitz, et s’agissant du jeu des indemnisations pour catastrophe naturelle, les choses seront faites rapidement», a par ailleurs assuré le préfet Adolphe Colrat.

« Anticiper »

«Je n’attendrai pas mercredi pour réunir place Beauvau l’ensemble des services compétents, les assurances également (…) de manière à ce qu’on regarde les conditions dans lesquelles on peut accélérer les choses», a renchéri lundi sur Europe 1 le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, qui promet «que les fonds de l’Etat» seront «mobilisés dans les meilleurs délais».

Les Alpes-Maritimes avaient été placées en vigilance orange, la population informée et priée de prendre ses précautions, mais le débat a rebondi lundi matin sur l’anticipation de ces événements climatiques extrêmes, qui pourraient se multiplier avec le réchauffement climatique.

«Est-ce qu’on aurait dû (être en vigilance météo rouge, ndlr)? Il va falloir que l’on regarde si on aurait pu anticiper ce qui s’est passé», a estimé le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll sur France Inter.

«Il y a toujours eu des catastrophes, mais leur rythme, leur intensité se sont renforcés», avait jugé dès dimanche sur les lieux du sinistre François Hollande, en profitant pour appeler à «prendre des décisions» pour lutter contre le réchauffement climatique alors que la France accueillera à la fin de l’année la conférence sur le climat COP 21.

C’est l’intensité des précipitations, en trois heures de temps, qui a surpris: entre 19H00 et 22H00, samedi, 180 mm d’eau sont tombés à Cannes, 159 mm à Mandelieu-la-Napoule, et 100 mm à Valbonne, près de Biot, des niveaux record.

Par ailleurs, les équipes d’ERDF tentaient de ramener le courant aux 9.200 foyers qui en étaient toujours privés lundi matin. La SNCF essaye, elle, de faire circuler quelques trains avec la «priorité aux transports du quotidien, utilisés tous les jours par plusieurs milliers de voyageurs», tandis que les TGV Paris-Nice auront pour terminus Toulon.

Sur le plan judiciaire, neuf personnes avaient été interpellées à Cannes pour des vols commis lors de la catastrophe: deux d’entre elles ont été déférées, et sept autres étaient encore en garde à vue lundi matin, a précisé Bernard Cazeneuve.

AFP/M.R.

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