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Sélection nationale – Reste à faire le bon choix en attaque


Si la logique veut que Deville (en haut) et Joachim (en bas) soient associés samedi, Turpel est aussi un candidat crédible. (photo Julien Garroy)

Luc Holtz jouera en 4-4-2, samedi (18h, stade Josy-Barthel), face à la Macédoine. Cela tombe bien : Aurélien Joachim, Dave Turpel et Maurice Deville sont tous les trois valides et ont les crocs. Qui restera sur la touche ?

Partant du principe que Stefano Bensi et Dan Da Mota sont surtout des joueurs de couloir en sélection, quand bien même ils ont déjà joué dans l’axe (surtout Bensi), trois hommes en forme sont à la disposition du sélectionneur. O.K., l’un (Joachim) revient d’une longue période sans jouer et les deux autres (Turpel et Deville) ne sont utilisés pour l’instant qu’en tant que jokers dans leur club. Mais Luc Holtz ne se plaindra pas d’avoir enfin ses trois avants-centres majeurs disponibles en même temps.

Deville, l’été qui change tout

Maurice Deville.

Maurice Deville.

Maurice Deville est un autre homme depuis cet été, avec comme pic d’émotion et de performance ce but inscrit en 2e Bundesliga avec Kaiserslautern chez l’Union Berlin, une minute après son entrée en jeu et pour sa première apparition chez les pros (2-2). Mais le moral, lui, semble avoir toujours été là. Il y a onze mois, avant de s’envoler vers une Macédoine censée lui redonner des ailes (deux ans et demi plus tôt, à 19 ans, il inscrivait un doublé face à la Macédoine après avoir remplacé… Joachim à la pause), il semblait au fond du trou sportivement quand il lâchait cette phrase qui prend une autre dimension quand on connaît la suite de l’histoire : « Tu peux avoir des semaines difficiles, mais il suffit d’un jour et tout peut basculer. »

Deville avait joué 20  minutes (en remplacement de Turpel) assez quelconques lors de ce match en Macédoine mais depuis, tout a effectivement basculé. Il est un vrai pro dans l’effectif de K’Lautern, il a 23  ans et semble avoir franchi un cap. Mardi, à Lamadelaine, il l’a plus que laissé entendre en marquant face à Charleroi (4-1). Et son «j’espère que le coach va me faire débuter samedi» lâché au coup de sifflet final ne ressemble plus à un caprice mais à un rendez-vous.

Turpel, plus qu’un joker de luxe ?

Si Deville a marqué les esprits avec son doublé de février 2012 face à la Macédoine (2-1), Dave Turpel a aussi fabriqué l’un de ses premiers gros souvenirs internationaux face à cet adversaire. C’était en octobre dernier et ce jour-là, le Dudelangeois avait inscrit ce qui reste son unique but pour les Roud Léiwen. Au-delà de ça, il avait livré son meilleur match international, même si la déception de cette défaite sur le gong (3-2) lui avait largement fait de l’ombre.

Sa blessure à l’épaule durant le premier trimestre 2015 a ralenti sa progression et retardé son passage chez les pros. À 22 ans, il sait que cet avenir n’existera que s’il brille avec le maillot de l’équipe du Luxembourg. Il n’a pas le choix, il doit optimiser les minutes qu’on lui donne. Au F91, après cinq journées, il a été titularisé qu’une fois et a planté ses trois buts en sortant du banc. Et en sélection? Il a confirmé ce potentiel de «super sub» mardi face à Charleroi, en inscrivant un doublé après être entré à la pause. De là à vouloir le voir jaillir du banc samedi…

Joachim enfin sur ses deux jambes

Aurélien Joachim.

Aurélien Joachim.

Depuis cet hiver, Aurélien Joachim (29 ans) multiplie les pépins physiques. Cela lui a pourri sa deuxième partie de saison avec le CSKA Sofia et son début d’année avec la sélection. Son arrivée à Burton cet été est peut-être le meilleur trampoline sur lequel il pouvait atterrir. En Angleterre, le calendrier lui propose tellement de matches qu’il est garanti de vite trouver le rythme qui lui a fait défaut ces derniers mois.

Mardi, il a d’ailleurs joué 90  minutes dans l’obscur Johnstones Paint Trophy, compétition réunissant les clubs de D3 et D4 du Royaume. Il n’a pas marqué à Doncaster (0-0, défaite 5-3 aux tab), mais son temps de jeu indique qu’il postule à une place de titulaire face à la Macédoine (même si la fatigue du retour à la compétition pourrait aussi se faire ressentir).

Car un Joachim en bonne santé est un Joachim qu’on titularise à tous les coups. C’était du moins la logique quand Deville n’était pas ce qu’il est devenu cet été et quand Turpel avait encore ses dents de lait. Aujourd’hui, la concurrence est en train de ressembler à quelque chose. Voilà pourquoi Luc Holtz a un vrai choix à faire.

Matthieu Pécot

euro

Joachim plus fort avec Turpel

Les faits sont là : Luc Holtz a rarement eu l’occasion d’aligner deux de ces trois attaquants en même temps. Soit parce que l’adversaire nécessitait un système de jeu plus prudent, soit parce que l’un d’eux était suspendu, blessé ou pas aussi fiable qu’aujourd’hui. Si la paire Turpel-Deville n’a jamais commencé une rencontre depuis que Turpel (le dernier arrivé) est international (en novembre 2012 contre l’Écosse, il y a 22 matches), Joachim-Turpel compte quatre titularisations, tandis que le duo Joachim-Deville en totalise trois.

Ce qui en ressort ? Qu’Aurélien Joachim est meilleur aux côtés de Dave Turpel. Trois de ses quatre derniers buts internationaux ont été inscrits lors de parties où l’ancien Ettelbruckois aux 15 sélections était titulaire lui aussi. Il faut souligner aussi que Deville a marqué l’un de ses trois buts en sélection en sauvant l’honneur face au Monténégro (1-4 novembre 2013), sur une action initiée par Joachim et alors que les deux compères avaient été alignés d’entrée. En gros, tout le monde a besoin de tout le monde.

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