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Réfugiés : Sarkozy s’alarme des risques de désintégration


Nicolas Sarkozy à la tribune, le 5 septembre 2015, lors d'un meeting des Républicains à La Baule (Loire-Atlantique). (Photo : AFP)

Dans un entretien au «Figaro», l’ancien Président se dit favorable à la distinction entre réfugiés politiques et de guerre, ces derniers étant appelés à retourner dans leur pays une fois la paix revenue.

Nicolas Sarkozy met en garde contre «la désintégration de la société française» en l’absence d’une politique migratoire qui distingue «migrants économiques», «réfugiés politiques» et «réfugiés de guerre». Alors que la France s’apprête à accueillir 24 000 réfugiés syriens sur les deux ans à venir, le président du parti Les Républicains s’exprime dans une interview au Figaro ce jeudi, affirmant souhaiter l’aménagement d’un «véritable statut provisoire de réfugiés de guerre, qui n’existe pas formellement aujourd’hui».

Rappelant son «hostilité» aux quotas – qui «ne seraient acceptables qu’après l’adoption d’une politique migratoire européenne commune» – l’ancien chef de l’Etat affirme qu’il y a «trois flux migratoires de nature différente qui appellent des réponses différenciées». Il y a d’une part «les migrants économiques que la France n’a plus les moyens d’accueillir que de façon extrêmement limitée», d’autre part «les réfugiés politiques que nous avons toujours accueillis au nom de notre tradition humaniste qu’il serait inacceptable de modifier».

Le troisième flux sont «les réfugiés de guerre, obligés de fuir provisoirement leurs pays en voie de désintégration (c’est le cas de l’Irak ou la Syrie) que nous devons accueillir pour la seule période des conflits et qui ont donc vocation à rentrer chez eux une fois la paix rétablie. Ces derniers doivent être distingués des réfugiés» politiques.

Accord multilatéral sur l’immigration

Nicolas Sarkozy réaffirme qu’«il faut créer des centres de rétention dans les pays périphériques à Schengen, afin d’instruire les demandes d’entrée en Europe au titre du statut de réfugié politique ou de réfugié de guerre». Dire tout cela, assure-t-il, «ne relève pas d’un choix idéologique. C’est simplement la volonté de tenir compte des réalités, car si nous n’y prenons garde, les risques de désintégration de la société française grandiront jusqu’à devenir inévitables. Il sera alors trop tard pour verser des larmes de crocodile sur une situation que par lâcheté on aura refusé d’affronter».

Il estime également «urgent que la France prenne l’initiative d’une conférence qui réunirait l’Union européenne et nos voisins de la Méditerranée pour préparer un accord multilatéral sur l’immigration». «Il ne faut pas réformer» la politique européenne sur l’immigration, «il faut la refonder», soutient-il, plaidant à nouveau pour «un Schengen II», mais, «naturellement, la liberté de circulation des Européens doit rester un principe intangible».

«Je suis pour le maintien du droit du sol et son adaptation», affirme-t-il également. Ainsi, «la présomption de nationalité» serait garantie pour un enfant né en France, mais l’Etat pourrait «s’y opposer dans des cas bien précis : si les parents sont en situation irrégulière au moment de la naissance, si l’intéressé s’est livré à des activités terroristes ou à des actes de délinquance…»

AFP/M.R.

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