Accueil | Actualités | Prise d’otages de l’Hyper Cacher : les médias visés par une plainte

Prise d’otages de l’Hyper Cacher : les médias visés par une plainte


Six personnes qui s’étaient cachées dans le supermarché Hyper Cacher où Amédy Coulibaly a tué quatre clients, le 9 janvier à Paris, ont déposé une plainte pour mise en danger de la vie d’autrui, visant les médias, et notamment BFMTV, a annoncé leur avocat.

713238-des-policiers-devant-l-hyper-cacher-lors-de-la-prise-d-otages-le-9-janvier-2015-porte-de-vincennes-a

Les chaînes d’info en continu retransmettaient en direct l’intervention des forces de l’ordre, jusqu’à l’assaut. Ce que Coulibaly a pu suivre en direct également. (Photo archives AFP)

Le parquet de Paris a saisi mercredi la brigade de répression de la délinquance aux personnes d’une enquête préliminaire, a indiqué vendredi une source judiciaire.

Dans cette plainte contre X, déposée le 27 mars selon Me Patrick Klugman, les plaignants reprochent en particulier à la chaîne d’information continue BFMTV d’avoir révélé pendant la prise d’otages que des clients étaient dissimulés dans la chambre froide de l’Hyper Cacher.

« De nombreux autres médias manquaient aux règles les plus élémentaires de prudence, d’une part en retransmettant en direct l’évolution des opérations des forces de l’ordre et d’autre part » en annonçant que l’assaut était donné en Seine-et-Marne contre les autres auteurs des attentats, les frères Kouachi, alors que Coulibaly retenait des otages à Paris, selon les plaignants.

« Les méthodes de travail des médias en temps réel dans ce genre de situation sont des pousse-au-crime », a dénoncé Me Klugman. Ses clients relèvent dans leur plainte que Coulibaly « suivait l’évolution des informations sur différentes chaînes, dont BFMTV« , et qu’il avait été en contact avec des journalistes de la chaîne.

La vie de ses clients « aurait été exposée si Coulibaly avait eu connaissance en temps réel de l’information diffusée par BFMTV » sur le fait qu’ils étaient dissimulés dans la chambre froide, a encore relevé Me Klugman.

« La question est de savoir qui est responsable de ce délit ? La personne morale ? La direction de l’information ? Le journaliste ? », a-t-il demandé. « Il n’y a que devant un tribunal que le délit pourra être réparé. »

La mise en danger de la vie d’autrui est passible d’un an de prison et 15 000 euros d’amende. A l’issue de l’enquête préliminaire, le parquet peut décider de désigner des juges, renvoyer directement les protagonistes en correctionnelle ou classer sans suite.

Les plaignants s’appuient notamment sur des communiqués du gendarme de l’audiovisuel, le CSA, qui, le 11 février, avait adressé à 16 médias audiovisuels 21 mises en demeure relatives à leur couverture des attentats de Paris.

AFP

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.