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Pour la Jeunesse et Carlo Weis, il serait temps de s’entendre


Weis restera-t-il à la Frontière? (photo Julien Garroy)

À trois mois de la fin du championnat, la Vieille Dame ne sait toujours pas qui sera son entraîneur la saison prochaine. C’est gênant.

Mais quand vont-ils donc se voir? En attendant des nouvelles du club eschois, on se contente des signes encourageants qui tendent à laisser penser que Weis et ses dirigeants pourraient trouver un terrain d’entente. Surtout parce qu’on sait qu’en l’absence d’accord, les conséquences pourraient être désagréables.

Alors qu’on vient seulement de reprendre, la Jeunesse commence déjà à se poser la question de la fin. Qui sera son entraîneur la saison prochaine? À l’heure actuelle, elle n’a qu’une certitude : Jean Cazzaro a affirmé devant témoins, en tout début d’année, qu’il veut « garder Weis », mais aussi qu’il est « tributaire » de son comité. Le principal intéressé aura apprécié cette jolie version du «oui, mais…», qui sous-entendait que le technicien eschois devrait, pour être prolongé, accepter de vivre dans un club qui ne ferait pas non plus d’incroyables folies financières. Sous-entendu : et ce n’était pas sûr qu’il le soit.

Ces dernières semaines, les mouches ont, comme on dit, changé d’âne, et les dirigeants eschois ont dû commencer à prendre la mesure de l’évolution de la situation : c’est peut-être la Vieille Dame qui prend des risques dans cette négociation de la reconduction de contrat de Weis.

En effet, en quatorze journées de championnat, avec un effectif de plus en plus réduit mais des résultats probants, le coach bianconero a gagné un crédit qui le rend difficilement contournable dans cet art délicat de faire de belles choses avec moins de moyens que bien d’autres clubs. Mais cela fait un bout de temps qu’il ne cache pas sa pensée : il pourrait faire encore mieux s’il avait les mains totalement libres et ne se privera pas d’en faire LA condition majeure de sa prolongation.

Jean Cazzaro, en plus de dix ans de présidence, a rarement laissé les coudées franches à ses entraîneurs. Il dirige logiquement son club comme une entreprise et ce ne sont pas les déboires récents (cf le problème des indemnités de formation) qui vont le faire changer d’avis : un franc reste un franc.

Il n’empêche, bien conscient de cette réalité eschoise, Weis estime qu’il pourrait se constituer un effectif bien plus compétitif avec les moyens dont il dispose, mais aussi que certains recrutements qui n’ont pas été menés par lui l’été dernier, plombent son bilan. Bref, si on lui refuse les pleins pouvoirs sportifs, il n’est pas exclu que Weis tire sa révérence, laissant la Jeunesse dans l’embarras et avec le risque que certains joueurs, proches de leur coach, refusent de prolonger. Bref, il va falloir vite s’entendre.

Julien Mollereau

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