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Portugal-France : le jour de gloire est arrivé… mais pour qui ?


Griezmann et Ronaldo ont les reflets du Ballon d'Or dans les yeux. Mais ce dimanche soir, l'un des deux aura surtout les larmes... (Photo AFP)

La France retient son souffle et rêve de triomphe pour ses Bleus à domicile. Le Portugal veut son premier trophée majeur. Griezmann et Ronaldo ont les reflets du Ballon d’Or dans les yeux… Le dénouement de l’Euro 2016 approche.

Gagné par la fièvre du ballon rond, le pays-hôte n’imagine pas d’autre issue que le succès après l’exploit réalisé contre les quadruples champions du monde allemands en demi-finale (2-0). Cette douce euphorie qui les berce depuis jeudi, les Français aimeraient la prolonger. Meurtrie par les attentats de 2015, plombée par un climat social toujours lourd, la France veut une parenthèse enchantée cet été. L’engouement autour des Bleus montre que « les Français avaient besoin de se retrouver » même si « la vie reprendra son cours après », a jugé le président de la République François Hollande à quelques heures de la finale.

La tradition nationale serait ainsi respectée avec une nouvelle victoire à domicile après 1984 (Euro) et 1998 (Mondial). Un tel succès s’ajouterait dans l’armoire à trophées à l’Euro-2000 gagné à Rotterdam. Et la rédemption serait totale, six ans après le fiasco de Knysna et la grève des joueurs en pleine Coupe du monde 2010. Chaque sacre des Bleus a eu son icône. Il y a 18 ans, le héros se nommait Zinédine Zidane. En 1984, il s’appelait Michel Platini. Ces deux monstres sacrés ont peut-être trouvé leur successeur avec Antoine Griezmann, alias « Grizi ». Le joueur de l’Atletico Madrid, 25 ans, est le meilleur buteur de l’Euro avec six réalisations en six rencontres.

Les Portugais quasiment à domicile

Invaincus contre les Portugais en phase finale de grand tournoi, les Français doivent toutefois éviter de bomber le torse trop tôt. La Seleçao a essuyé des critiques pour son bloc hermétique, mais son coach Fernando Santos s’en moque : « Si le Portugal gagne sans le mériter, je vais rentrer très content chez moi ». Et d’ajouter sur un ton bonhomme : « La France joue chez elle, c’est naturel qu’elle soit favorite. Mais le Portugal doit gagner ».

L’élément-clé de cette confiance, c’est une superstar du foot mondial, une icône autant adulée pour son jeu que raillée pour des attitudes jugées arrogantes : Cristiano Ronaldo, qui rêve d’un premier titre majeur en sélection. Le crack du Real Madrid a tout gagné en clubs mais reste bredouille en équipe nationale. Et à 31 ans, le triple Ballon d’Or en veut forcément un quatrième. Son but sur talonnade au 1er tour face à la Hongrie (3-3) et sa détente verticale phénoménale sur son coup de tête victorieux en demi-finale contre le pays de Galles de Gareth Bale (2-0) sont déjà parmi les images indélébiles de cet Euro.

Autre danger pour les Français : le retour attendu de Pepe. Forfait face aux Gallois à cause d’une blessure musculaire, le rugueux mais si efficace patron de la défense portugaise se dit « prêt à jouer ». Lui et ses coéquipiers évolueront quasiment à domicile : la communauté portugaise en France est estimée à 1,2 million de personnes (binationaux et descendants d’immigrés inclus) et les liens entre les deux pays sont très forts.

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